… Et on peut même la capter désormais au-delà de Sanayeh. Une occasion de découvrir, en collaboration avec RFI, une autre radio. Différente.
FM 96.2 : c’est la fréquence de Radio-
Liban francophone, que ses auditeurs
soient à Beyrouth, Tripoli, Tyr, Baalbeck
ou en Palestine, Chypre, Jordanie, Syrie…
Car cette radio publique, dont les émissions
étaient peu captées auparavant, a obtenu
une aide du ministère français des Affaires
étrangères pour se refaire une jeunesse.
Pour 915 000 euros, on a pu ainsi aménager
de nouveaux studios équipés de matériel
numérique, mettre en place des émetteurs
pour couvrir tout le territoire et audelà.
Des équipements qui ont été inaugurés
tout récemment,
en décembre 2003.
Radio-Liban francophone
– et aussi
anglophone, puisque
deux heures d’émissions
par jour sont animées en anglais –
poursuit également sa collaboration avec
Radio-France Internationale (RFI) qui émet
sur la même fréquence et diffuse des émissions
d’une richesse culturelle peu commune
au Liban.
ZÉRO POUR CENT DE PUBLICITÉ
La radio devrait bénéficier aussi d’une
assistance française pour la formation de
journalistes, qui s’effectuera au Liban et en
France. «Cette formation portera d’abord
sur la rubrique des informations, car il y a
un besoin urgent de restructurer cette partie
», indique Michèle de Freige, responsable
de la section langues étrangères de
Radio-Liban. Mais, même avec la meilleure
formation, il y aura peu de marge de
manoeuvre de ce côté-là, car la “version
officielle” de l’actualité du pays n’est pas
négociable. Le ministre de l’Information l’a
clairement laissé entendre lors de l’inauguration.
Par la suite, la formation concernera
également l’animation de programmes.
Avec 0 % de publicité
sur les ondes,
cette radio fonctionne
avec une partie
du budget global
alloué au ministère
de l’Information, autant dire avec peu de
moyens. Les 20 animateurs qui font tourner
l’antenne ne sont pas toujours payés à
temps. Mais la situation est en train de
changer, et en tout cas la foi des animateurs
dans l’avenir de la radio reste
inébranlable. Quant à la part d’audience,
elle n’est pas exactement déterminée, surtout
que la radio ne couvre l’ensemble du
territoire que depuis deux mois. «Nous
nous proposons d’effectuer un sondage
dans six mois», affirme la responsable.
Radio-Liban francophone, en tant que radio du
service public, a une vocation de radio généraliste
et de proximité, qui alterne
musique (jazz, classique, variétés et chansons
françaises), émissions à portée
sociale, culturelle et économique, sans
trop se mêler de politique, hormis les nouvelles.
Mais pour l’heure, elle vise surtout
à ancrer son projet de partenariat avec la
France, en développant le contenu des
émissions. «Heureusement, notre radio
n’a pas de vocation commerciale, ce qui
nous permet d’être plus éclectiques dans
nos choix de programmes», conclut
Michèle de Freige.
La radio devrait bénéficier
d’une assistance française
pour la formation
de journalistes
C
Dans les locaux, le jour de l’inauguration, le ministre
Michel Samaha et l’ambassadeur Philippe Lecourtier.