…Autrement dire SPA, de son origine latine qui veut dire “santé par l’eau”. Là on ne se contente pas d’un soin de corps efficace, mais on paie pour “déclencher une émotion sensorielle” ou encore “vivre une expérience”.
Il n'est pas étonnant de voir
qu'avec le temps la définition du
terme “santé” a bien évolué.
Même l’OMS s’y est mise : «La santé
est un état de total bien-être physique,
mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie
ou d'infirmité». Il n'en fallait pas autant
pour que ce “bien-être” (Wellness, en
anglais) devienne le centre des préoccupations
des SPA ou centres de thalasso/
balnéothérapies de notre pays et
d'ailleurs. Sous formes diverses :
cures spécifiques, soins à la carte,
remise en forme, antistress, antitabac,
santé-beauté, spécial homme...
Et tout cela n’est jamais fortuit. C’est
basé sur des études sur les besoins
“latents”. De récentes études ont ainsi
montré que les cinq sens étaient étroitement
liés, en participant tous au système
perceptif humain. Offrir du bienêtre
se voudrait donc poly-sensoriel :
décors luxueux, senteurs envoûtantes des
huiles essentielles, calme transcendant
agrémenté d'un léger bruissement d'eau
ou d'une douce musique, massage du
corps ou facial, et enfin délicieux breuvages
naturels ou diététiques. Bref, une
expérience à ne pas manquer ; en fait à
acheter. Le créneau du bien-être sensoriel
Formules d’abonnement au Phoenicia ($)
1 mois 3 mois 6 mois 1 an
Personne seule 250 675 1 100 1 700
Pour un couple 450 1 200 1 800 2 500
Un membre de la famille 150 350 450 600
de l’abonné
Formules d’abonnement au Royal ($)
1 mois 3 mois 6 mois 1 an
Personne seule 100 550 900 1 484
(en groupe)
Pour un couple - 900 1 600 2 500
Un membre de la famille de l’abonné: 130 $ pour des abonnements de 3 ou 6 mois.
est, lui aussi, au meilleur de sa forme. Et
les SPA libanais 5 étoiles n’ont pas lésiné
sur les moyens pour être à la hauteur.
STANDARDS PLANÉTAIRES
D'Orient en Occident, du Golfe à l'Atlantique,
le cercle fermé des décideurs des stations
SPA ont peaufiné des produits/services
standardisés, adaptés aux
attentes de leurs clients. Daniel
Poulin, SPA Manager de l’hôtel
Phoenicia, précise : «Les possibilités
offertes sont relativement semblables
dans la plupart des pays et
leur message porte sur l'intérêt
qu'ont nos clients de s'aménager de
temps à autre une petite plage de
sérénité par des séjours en cure.
Quel que soit le pays, ces centres se
sont convertis à l'orientalisme, avec
des massages venus d'Asie, de
l'Inde, des soins à base de produits
orientaux comme les boues de la
mer Morte et l'implantation de hammam
dans le style mauresque».
Dans ces stations, nous confirme
Zahi Eid, SPA Manager à l’hôtel
Le Royal à Dbayé, «le bien-être
n'a plus de frontière étatique. Ce
qui distingue une station de
l’autre c’est la gestion des programmes
de soins et surtout la qualité de la relation
humaine qui naît entre l'hôte et son
visiteur». Une façon de dire que c’est différent
de la rigueur des programmes de
soins à l'occidentale. En fait, il y a bien
des particularités entourant les îlots de
luxe des stations de chaque pays. L’offre
En termes d’investissement, le Phoenicia a dépensé un peu moins de 5 millions $. c'est la possibilité de trouver dans cet environnement
une cuisine diététique, plus un
espace confortable et des moyens de loisirs.
En dehors des prestations personnalisées,
au besoin avec un suivi médical, trois formules
traditionnelles sont proposées :
l’abonnement, les cures et le “passe” à la
journée et à la carte.
L’abonnement donne gratuitement accès à
toutes les infrastructures, à l’exclusion des
soins individuels qui seront facturés avec une
remise de 20 %. D’autres avantages sont
offerts aux nouveaux venus : cadeau de bienvenue
(robe de bain, serviettes personnelles,
pantoufles, nuitées à l’hôtel…) et aux habitués
(remise de 10 % sur les consommations
prises dans l’espace SPA…).
Les “programmes de cure” répondent à des
besoins spécifiques et des prescriptions particulières,
médicales ou non : rhumatismales,
amincissantes, relaxantes, revitalisantes… ?
Fondé en 1986 aux États-
Unis, le groupe Nautilus est
dépositaire en matière
d’équipement de sport de
marques prestigieuses,
comme Nautilus, Schwinn,
StairMaster, Trimline,
TreadClimber et Bowflexe.
Des clubs Nautilus ont foisonné
un peu partout aux
États-Unis, en Europe et, ici
même, au Liban. Où une
campagne publicitaire
inventive a pratiquement
tout dit : “You know you
should”, sur fond d’une silhouette
quelque peu balèze,
omoplate en mouvement.
Franchise de la Shaker
Development Inc, ce club est
en tout point semblable à
ceux dispersés de par le
monde. C'est donc essentiellement
un club de remise en
forme, un “gym”. Créé
depuis plus de 5 ans, à Tallet
el-Khayat, il a bien décollé,
avec plus de 700 abonnés.
Tellement bien que la compagnie
Shaker a eu le courage
d’investir plus de 3 millions
$ pour édifier, il y a de
cela un an, la branche du
centre-ville. Un emplacement
stratégique, visant
une population,
toute proche, de
banquiers et de
cadres supérieurs.
Nautilus centreville,
c'est donc une
superficie de 3 500
m2, animée par 60
employés formés par la planète
Nautilus, offrant à ses
membres piscine, jacuzzi,
sauna, bains de vapeur, solarium,
hydrojets et une salle
de gym dotée de toutes les
nouvelles machines du label.
Deux studios s'y ajoutent,
fournissant toute la célèbre
gamme d’activités de la
compagnie internationale
Body Training System :
Body Pump, Body Attack,
Body Step et autres Body
Combact. Avec en plus des
activités de relaxation,
jouant sur la maîtrise du
corps et de la respiration,
tendance zen (yoga,
pilates, flex corps).
Les futurs abonnés sont
soumis, avant d'enclencher
leur entraînement, à un test
d'endurance (fitness test),
afin de se renseigner de
leurs éventuels problèmes
de santé et de leur fournir
des programmes adaptés.
Fadi Saab, directeur général
de Shaker Development, est
satisfait : les chiffres
d’abonnement et de fréquentation
sont constamment
à la hausse «grâce à
un taux de fidélité de 90 %».
Avec plusieurs formules
d’abonnement, dont l’abonnement
annuel de 1 440 $
réparti sur 12 paiements, ou
ceux réservés aux groupes
ou aux clients de passage,
le club dénombre plus de
1 200 abonnés dans la
branche du centre-ville. Une
clientèle relativement sélecte,
qui se trouve divisée à
égalité entre hommes et
femmes, avec un âge
variant entre 25 et 60 ans.
Sarah Khoury Daou
Le Body Training
L'obligation de se conformer aux normes
des chaînes hôtelières auxquelles elles
appartiennent constitue une seconde
caractéristique de nos SPA. Un dernier
avantage de ce genre de configuration,
Les soins à la carte ($)
Phoenicia Le Royal
Balnéo ou hydrothérapie 60 (1 heure) 50 (1 heure)
aux extraits marins
Soins du corps détoxifiants 90 (1 heure) 60 (1 heure)
et exfoliants aux algues,
au gel non allergique
ou à la boue (Warping)
Soins cryotoniques des jambes 66 (55 minutes) 50 (45 minutes)
Soins du visage nettoyants, 50 (1 heure) 50 (1 heure)
détoxifiants, exfoliants et antifatigue
Massages traitants ou relaxants 66 (55 minutes) 50 (55 minutes)
Massages à deux ou à quatre mains, 90 (55 minutes) 50 (45 minutes)
ou thaïlandais, ou bains de boue
de la mer Morte
libanaise ne veut pas être confinée au
lieu de séjour. Ces hôtels “vendent”
aussi les richesses naturelles, historiques,
culinaires, ludiques et culturelles
du pays – et la qualité de l'accueil :
autant d'atouts par lesquels se distinguent
les stations SPA libanaises, même
si elles observent par ailleurs les normes
professionnelles internationales. Il en va
ainsi également pour d’autres SPA du
pays, notamment au Mzaar, au
Mövenpick et au “Village” de
Broummana.
Avec ce standing, le prix à payer (voir par
exemple les tableaux) est à la hauteur des
investissements réalisés. Le Royal, nous
informe Zahi Eid, a investi plus de 4,3 millions
$ pour ses équipements. Pour sa part,
le Phoenicia en a dépensé un peu moins de
5 millions $, confirme Daniel Poulin.
La fréquentation de ces stations se compose
d’abord naturellement de Libanais
fidèles qui viennent, seuls ou en groupe,
habitués dans le passé à partir pour l'étranger
suivre une cure dans un laps de temps
limité. La clientèle de l'hôtel et des curistes
venus spécialement des pays voisins
constituent l’autre moitié de la clientèle.
CRITÈRES DISTINCTIFS
Le contrôle médical et paramédical des
prestations reste aussi une caractéristique
commune de la catégorie de SPA au Liban.
En fait, la distinction entre stations ne se
fera plus sur les compétences professionnelles
– tout le personnel est adéquatement
diplômé –, mais sur leurs qualités
relationnelles et le niveau culturel des kinés
et autres éducateurs physiques, dont la
connaissance de langues étrangères, et la
capacité à entretenir un brin de conversation
avec la clientèle. pie aux huiles essentielles,
avec un environnement
sonore
propice à la relaxation.
La restauration
diététique est axée
sur les produits frais
usant d'assaisonnements
légers.
Certains programmes sont à thèmes, on y
trouve un programme spécial
“Managers”, le programme “Cupidon”
pour jeunes mariés, “Fête des mères” ou
“femme enceinte”. Les thèmes choisis
couvrent des programmes de remise en
forme intensive, la revitalisation aquamarine
et l'expérience SPA. Il faut compter
un budget de 100 à 250 $ pour un de ces
programmes complets d'un jour.
Les investissements massifs consentis
induisent bien sûr un niveau de qualité
élevé, afin de rivaliser avec d’autres
destinations. Le reste sera l'affaire des
gestionnaires des centres SPA, qui doivent
veiller, peut-être en s’associant, à
protéger cette niche fragile de marché,
car sensible au moindre accroc touchant
sa réputation. Et ce sera alors une niche
en or, car avec les agressions de l’environnement
extérieur, ceux qui ont les
moyens dépenseront de plus en plus
pour ces “expériences sensorielles”.
Alors que, pour les autres, on inventera
des “sous-produits” moins chers, ce qui
a déjà commencé dans certains centres
de remise en forme.
Le programme est, dans la majorité des cas,
individualisé. Il peut être couplé avec un
séjour à l’hôtel, avec ou sans régime diététique
spécifique, composé de séries de soins
qui se complètent, comportant traitements,
activité physique et relaxation.
La fourchette de prix diffère d’une station à
l’autre en fonction du type de programme
et de la saison. Par exemple, en mi-saison,
une semaine en demi-pension avec 4 soins
par jour reviendra à 3 000 $ au Phoenicia et
2 300 $ au Royal.
Le “passe” à la journée, donnant accès
aux infrastructures du SPA au même titre
qu’un abonné, s’adresse aussi bien aux
non-membres (30 $ dans les deux stations)
qu’aux invités des membres (20 $
pour Le Royal).
SPÉCIAL JEUNES MARIÉS
À cela s'ajoutent les incontournables
séances de gymnastique et de culture
physique contrôlée, les exercices en piscine
suivis d’un jacuzzi, les séances UV,
la manucure et la pédicure. Les séances
de soins sont agrémentées d'aromathéra-
Changement de registre au niveau de la
forme physique : le marché toujours prometteur
de la performance sexuelle chez
l’homme continue de susciter les convoitises
des laboratoires pharmaceutiques.
Dernier joueur de taille en date, Cialis
arrive dans les officines libanaises, après
avoir parcouru 45 pays. Avec ce médicament,
le géant pharmaceutique Eli Lilly
s’attaque donc au marché des troubles de
l’érection, qui fut recréé grâce au pionnier
Viagra de Pfizer.
Le mode d’action de ce nouveau produit
est médicalement similaire à celui du
Viagra, mais se caractérise, selon le
laboratoire producteur, par la durabilité
de son effet. Ainsi, contrairement au
Viagra, qui doit être avalé une heure
avant d’éventuels ébats, Cialis, dont l’effet
peut durer jusqu’à 36 heures, pourrait
être pris plus de 24 heures avant un
rapport amoureux. D’où son surnom en
France, “la pilule du week-end”.
Le nouveau produit, qui se présente
comme le Viagra dans un conditionnement
comprenant 4 gélules, est commercialisé
au prix indicatif de 52 $, soit
presque autant que son concurrent qui
est vendu près de 50 $ la boîte.
Cialis est déjà commercialisé aux États-
Unis depuis novembre 2003 et en
Europe depuis un an ainsi que dans certains
pays du Golfe. Le nouveau médicament
revendique déjà une part de marché
de l’ordre de 35 % en moyenne dans
les zones où il est présent. Au Moyen-
Orient, Cialis détiendrait, selon le bureau
régional d’Eli Lilly, une part de marché
de 44 % aux Émirats, de 34 % au Koweït
et de 60 % en Arabie saoudite.
En fait, l’enjeu est de taille, car le marché
mondial est estimé actuellement à
1,8 milliard $, mais qui est en très forte
croissance. Au Liban, la valeur du marché
médical de l’impuissance masculine
est évaluée à près de 1,5 million $
(2003). Selon les prévisions du bureau
local d’Eli Lilly, ce marché atteindra 3
millions $ avec la commercialisation de
sa pilule jaune, qui ambitionne une part
de marché de 60 % à l’horizon 2005 – et
prévoit un pic de ventes au cours de la
saison touristique.
D. G. C
…Jusqu’à la
forme sexuelle
Par exemple, en mi-saison,
une semaine en demi-pension
avec 4 soins par jour reviendra
à 2 300 $ à l’hôtel Le
Royal à Dbayé.