La Byblos a acquis une notoriété de banque sociale, une philosophie qu’elle véhicule même dans ses expansions régionales. Là où elle renforce tous azimuts des relations vieilles de 30 ans.

Quand une banque grandit, dans un environnement
limité, elle n’a guère d’autre
alternative que d’aller voir ailleurs.
Surtout si cet ailleurs est prometteur. C’est le
cas de la Byblos Bank, troisième banque de la
place que ce soit en termes d’actifs, de prêts,
de dépôts ou de profits…La Byblos a donc
décidé il y a 3 ou 4 ans d’initier une stratégie
d’expansion. «L’objectif est d’assurer une
croissance future et une rentabilité adéquate,
car les marges du secteur bancaire sont en
train de se réduire», précise Semaan Bassil,
vice-président et directeur général.
Il y a 2 ans, la Byblos Bank s’est donc implantée
au Soudan ; cette année, elle prépare son
arrivée en Algérie, après avoir démarré, ce
mois-ci, en Syrie, plus un bureau de représentation
dans les Émirats. Et d’autres marchés
arabes sont encore à l’étude. «Nous n’avons
jamais arrêté de travailler avec ces pays,
indique Semaan Bassil. Notre filiale belge – qui
opère depuis 1976 – était spécialisée dans le
commerce international de l’Europe avec les
pays à risques de la région moyen-orientale et
nord-africaine : Soudan, Syrie, Iran, Irak, etc.
Aujourd’hui, ces pays redeviennent intéressants
: on a trouvé du pétrole au Soudan ;
toujours plus de gaz et de pétrole en Algérie ;
les États-Unis souhaitent une stabilité en
Afrique du Nord depuis le 11 septembre ; et
l’Europe cherche à renforcer ses liens dans
les régions voisines afin de réduire l’immigration
et d’y établir des filières commerciales
». Profitant de l’aide américaine et/ou
européenne, ces pays constituent des cibles
commerciales séduisantes, d’autant qu’on y
observe une ouverture politique.
DES MARCHÉS AUTONOMES
Une approche globale a donc été décidée,
consistant à construire dans les pays choisis
des systèmes complets, ainsi que les ressources
humaines nécessaires à cette fin.
L’objectif est de constituer des marchés autoexplique
Semaan Bassil. Ces institutions peuvent
assurer des fonds à long terme, ce qui
n’est pas le cas des particuliers».
Tout cela ne se fait pas au détriment du marché
libanais où Byblos poursuit sa consolidation.
Exemple, fin octobre, la banque a doublé
ses fonds propres par une augmentation de
capital via les actionnaires actuels et par une
émission spéciale qui offre dividendes et intérêt
fixe. L’objectif étant d’atteindre à terme 1
milliard de dollars en fonds propres.
Par ailleurs, la Byblos monte en partenariat
avec la BEI (Banque Européenne
d’Investissement) un fonds sur actions de 30
millions $, s’adressant aux investisseurs intéressés
par les entreprises dans la région du
Levant. L’idée consiste à proposer de nouveaux
financements tout en diversifiant les
risques sur les sources de revenus.
En optant pour cette stratégie multifacettes,
Byblos espère confirmer sa présence dans le
tissu économique, sans rogner sur sa rentabilité.
Exercice toujours difficile par les temps
qui courent.
nomes, indépendants des activités purement
libanaises. «Nous n’envisageons pas ces
implantations comme de simples branches,
nous les voyons comme des home markets,
insiste Bassil. Il y a 10 ans, nous avons mis en
place une organisation spécifique, chaque
département étant dédoublé à l’international,
avec des équipes de spécialistes formés
spécifiquement à cet effet». Car sur des marchés
de ce type, tout est à faire : idéal pour
que les banques libanaises
puissent y transposer leur
expérience, très enrichie au
cours de ces 10 dernières
années. Sans parler de
l’avantage de la langue et de
la proximité culturelle.
Les expansions de la Byblos
fonctionnent d’ailleurs souvent
sur base de partenariats
sélectionnés : Banque
Islamique de Développement
et fonds OPEP pour le Soudan,
fonds OPEP encore en Syrie,
rachat de la banque al-Rayyan
en Algérie avec des investisseurs
qatariens. «Nous choisissons
des partenaires qui
pensent développement, et
non rendement immédiat,
• Actifs : 6,963 milliards $, 3e
• Dépôts : 5,481 milliards $, 3e
• Crédits privés : 1,340 million $, 3e
• Profits : 53,66 millions $, 3e
• Capital propre : 466,02 millions $, 4e
• Nombre d’agences : 77
• Nombre d’employés : 1 358
• Présence à l’étranger : filiales en Belgique (avec des
branches en France et à Londres) et au Soudan, banque offshore
à Chypre.
Fiche d’identité (fin 2004)
Semaan Bassil : «Nous avons mis
en place une organisation spécifique,
chaque département étant dédoublé
à l’international»