Beaucoup de rumeurs, des vraisemblables aux plus fantaisistes. Pour faire le point, voici les questions que tout le monde se pose – et les réponses obtenues de sources proches du dossier – qui éclaircissent vraiment ce qui arrive à la société Kettaneh.

La société Kettaneh va être vendue ?
Pas exactement, il s’agit plutôt d’une
restructuration financière de la société, à
l’étude et en gestation depuis assez
longtemps. À la suite de la disparition
d’Anthony Kettaneh, un pilier de la
deuxième génération, et de la décision
prise par une branche de la famille
Kettaneh résidant aux États-Unis de se
désengager des affaires au Liban, la
société a décidé une augmentation de
son capital qui conduira à une redistribution
de ses actions.
Comment se fera la redistribution des
actions ?
La famille Kettaneh garde une minorité de
blocage (35 %) et Nabil Kettaneh, actuel
chairman, reste à la tête du conseil d’administration.
Un groupe de trois nouveaux
investisseurs aura 65 % des actions.
Quelles entités du groupe Kettaneh sont
concernées par la
restructuration ?
Les deux sociétés Éts
F. A. Kettaneh et
EDFC, qui sont des
sociétés soeurs, sont
concernées dans
toutes leurs divisions :
• La division automobile
(Audi, Volkswagen, Skoda et les
investissements à hauteur de 65 % dans
la concession Porsche).
• La division Pharma (équipement pharmaceutique
et médical).
• L’investissement conjoint (avec le groupe
Pharaon) dans ACES Electronics, qui
concerne donc des marques telles que GE,
Ariston, Frigidaire, Panasonic, Thomson, et
dans la société Reco Homeline, qui détient
la chaîne multimarques à l’enseigne
Homeline (Zalka,
Jnah, Furn el-
Chebback…).
• La division Électricité,
notamment
Siemens.
• Et la division tabac
(Philip Morris).
Restent en dehors
de la restructuration l’entreprise de
construction, ainsi
que tous les investissements
à l’étranger
(Égypte, Jordanie,
Irak, Iran,
Palestine…) qui sont
des entités séparées
juridiquement.
Quel était le profil recherché des investisseurs
?
Les nouveaux investisseurs devaient être des
partenaires stratégiques, des professionnels
qui s’impliqueraient dans le business, et non
de simples investisseurs financiers. Ceci dit,
aucun d’eux ne sera un manager dans la
gestion quotidienne des affaires.
Qui sont ces nouveaux investisseurs ?
Ils forment deux groupes distincts qui investissent
à travers les holdings propriétaires de
Kettaneh au Liban : un
groupe composé de
Sami Khouri et al-
Muhaidib, qui achète
40 %, et un autre groupe
indépendant dirigé
par Sélim Ghorayeb,
qui achète 25 %.
Restent en dehors de la
restructuration l’entreprise
de construction, ainsi que
tous les investissements
à l’étranger
La famille Kettaneh garde
une minorité de blocage
(35 %) et Nabil Kettaneh
reste à la tête du conseil
d’administration Que va-t-on faire après cette restructuration
?
Pour la prochaine phase, la société
devra arrêter un plan de développement,
spécialement au niveau régional, en
Syrie, Irak, Jordanie, Palestine… avec
les mêmes vastes lignes d’action qu’au
Liban.
Quels changements pourraient se
produire au sein de la société ?
La restructuration financière aura pour effet
principal de renforcer les capacités de la
société Kettaneh. Aucun chambardement
radical n’est encore prévu, ni au niveau des
divisions-activités ni dans les relations avec
les partenaires extérieurs.
Y a-t-il eu une erreur stratégique
dans les investissements et,
par conséquent, dans l’endettement
de la société qui a atteint
30 millions $ ?
Ces investissements ont fortement amélioré
la présence de la société et de ses
marques sur le marché, même si le
retour sur investissement n’a pu être
rapide, suite à la récession dans le pays.
Quand la transaction sera-t-elle
effectivement finalisée ?
Vers la mi-novembre.
•• Sélim Ghorayeb
Homme d’affaires libanais
surtout dans le secteur paramédical,
diplômé de l’AUB
en pharmacie et en économie,
détenteur d’un MBA
de l’Université de Chicago.
Successivement, et parallèlement,
membre du conseil
d’administration de
Caretek, associé à la
Droguerie de l’Union, PDG
d’Algorithm, directeur de
Biologix à Dubaï, il est
actuellement à la tête d’un
groupe de compagnies
(chiffres d’affaires 90 millions
$), à l’origine familial,
spécialisées dans la fabrication
et la distribution
d’équipements pharmaceutiques
et hospitaliers. Le
groupe est le distributeur au
Liban et dans d’autres pays
de Merck & Co, Eli Lilly, BBraun,
GE Healthcare…
• Sami F. Khouri
Homme d’affaires libanais,
diplômé de l’AUB
en économie. Il est
actionnaire et membre
du conseil d’administration
d’un grand nombre
de compagnies, notamment
: Audi Saradar
Investment Bank, Cortas,
F&B Venture (Fermes de
Taanayel), Filmali (audiovisuel),
I. Hakim Dowek
& Sons (agroalimentaire),
Alieh Levant House
(pharmaceutiques),
Interpharma,
PacificPharma, Electronic
Business Equipment –
EBE (Samsung), United
Investors Holding (Nike),
Jabalna (projet immobilier),
B Food, RMC
(supermarchés), Teeba
(produits de consommation
en Syrie et en Irak).
• Al-Muhaidib Group
Large groupe saoudien,
centré sur le secteur des produits
de consommation
courante mais également
impliqué dans la construction
et l’industrie. Le secteur
de l’alimentaire comprend
les sociétés Muhaidib Foods,
Giant Stores (implanté
directement au Liban et à
travers la gestion des Coop),
Muhaidib Transport, Food
Industries, al-Jazeria Dates
Factory ainsi que des jointventures
tels que Veetee
Rice, United Sugar... Pour le
non-alimentaire : Muhaidib
Metal Industries, United
Wood, The Marketers… et
les joint-ventures tels que
AcwaPower Group, BRC
Rosetti, Universal Trading,
Gefinor Group, Middle East
Paper Company, Emaar,
etc.
Qui sont-ils ?