Soucieuses de leurs images, de plus en plus d’entreprises adoptent, médiatiquement et/ou pratiquement, des codes de bonne conduite. Un engagement moral pour le respect des autres, qui les entraîne de plus en plus loin.
Un code de bonne conduite. Voilà ce qu’il y a en commun entre des entreprises aussi différentes que Nokia, IBM, Louis Vuitton, Alcatel, EDF, Orange… Chacune a le sien. Un code de bonne conduite, c’est une sorte de profession de foi qui prévoit d’adopter un comportement éthique en toutes circonstances, à la fois en matière économique, sociale et environnementale.
Exemple, Nokia s’engage publiquement «à respecter et défendre les droits de la personne humaine». Cela veut dire, plus précisément, «ne jamais avoir recours au travail virtuellement forcé ni au travail des enfants». Alcatel s’interdit, entre autres, «toute pratique frauduleuse et tout acte pouvant être assimilé à de la corruption». EDF communique sur sa volonté de respecter l’environnement. «Faites un geste pour l’environnement sonore», la campagne menée par l’opérateur cellulaire Orange, elle aussi, s’affiche dans tous les endroits où le téléphone mobile peut être une source de dérangement. Ainsi de suite.
Publicité ciblée
Après les bonnes paroles, ces entreprises mettent souvent en place des actions tout à fait concrètes. Vuitton, par exemple, a réalisé un bilan C02 des déplacements de ses employés et marchandises, et s’est résolu à exporter désormais ses produits par bateau, afin de réduire la pollution engendrée par le transport de ses marchandises. Le géant de la distribution Carrefour, pour sa part, travaille aux côtés de la Fédération internationale des droits de l’homme pour réaliser des audits sur les conditions de travail chez ses fournisseurs asiatiques.
Les motivations de ces entreprises sont comparables à celles d’un individu qui choisirait d’adopter une vie saine. Sauf que là, elles prennent des engagements vis-à-vis de leurs salariés, de leurs fournisseurs et du public. Mais le but de ces opérations n’est pas seulement de donner une image dorée de la marque. Un code de bonne conduite permet de sensibiliser les collaborateurs et sert de guide dans les situations ambiguës. En clair, le texte révèle aux salariés l’état d’esprit, la culture de leur entreprise et les invite à s’y conformer ensemble.
Cette politique est apparue aux États-Unis dans les années 1980, pour éviter les comportements inéthiques des employés et se protéger d’éventuels scandales. Depuis, elle est devenue pratiquement indispensable pour toutes les entreprises, surtout celles dont la taille est considérable, là où la culture d’entreprise ne peut plus se transmettre par le bouche-à-oreille. Mieux que cela, pour les adeptes de la méthode, le code de bonne conduite est un gage de réussite. Le profit à tout prix peut être rentable à court terme mais, pour rester dans la course, mieux vaut être clean.
Mécénat institutionalisé
Une entreprise qui respecte ses employés, rend des services de qualité à ses clients et se soucie de l’avenir du monde est forcément une entreprise d’avenir ! C’est le nouvel axiome. Fortes de ce constat, certaines marques n’hésitent pas à dépasser leurs obligations réglementaires. Ainsi PSA Peugeot-Citroën adopte, depuis 1999, un projet ambitieux pour réduire les émissions de gaz carbonique. Et loin des pots d’échappement, la société investit dans la forêt amazonienne en finançant la reforestation. L’écosystème ainsi reconstitué devrait absorber sept millions de tonnes de CO2 en 100 ans. Une sorte de compensation à la pollution, forcée, dégagée par les véhicules.
Dans un autre domaine, Lafarge, leader des matériaux de construction, a mis en place un programme de lutte contre le sida. Le groupe encourage l’information et la prévention, tout en donnant accès au dépistage volontaire et confidentiel, et aux traitements antirétroviraux, au profit des salariés et de leurs familles en Ouganda et au Kenya où cette firme est implantée.
Deux cas, deux exemples d’actions de mécénat mises en place. Mais il ne faut pas croire que ces actions se limitent aux grandes entreprises. La plupart des PME qui se sont engagées, elles aussi, sur cette voie pérennisent leurs actions, tant le retour de l’investissement sur l’image est bénéfique.
(*) Coach et conseil d’entreprise, actuellement établi à Paris.