La première quinzaine de juillet, un
nouveau quotidien arabophone fera
son apparition dans les kiosques libanais.
Al-Akhbar comptera 32 pages et se
vendra 1 000 livres. « L’objectif est de
contrer la pensée unique qui s’est emparée
des médias libanais », annonce Joseph
Samaha, rédacteur en chef du quotidien,
qui a quitté as-Safir.
Plutôt que d’acheter une licence, les fondateurs
du journal en ont loué une pour dix ans
renouvelables au Parti communiste libanais.
Coût de l’opération : une vingtaine de milliers
de dollars par an. Au total, le budget sera
d’environ cinq millions de dollars. Le capital
de départ est de 3,5 millions de dollars, selon
Hala Bejjani, directrice générale. « Nous
sommes en train de compléter le tour de
table, nous espérons arriver à six millions
d’ici à six mois. » « Contrairement aux
rumeurs, nous ne sommes soutenus ni par
un État ni par un parti politique », déclare
Joseph Samaha, selon qui les fonds proviennent
exclusivement d’une quinzaine
d’hommes d’affaires surtout des Libanais et
quelques Arabes. Chacun contribuera pour
un montant allant de 500 000 à plus d’un
million de dollars, mais aucun ne détiendra
plus de 30 % du capital.
La première année, al-Akhbar s’attend à
peu de rentrées publicitaires, mais le quotidien
espère des revenus de 1,5 million de
dollars par an, dès la deuxième année. La
régie sera assurée en interne. Hala Bejjani
estime à 15 000 les lecteurs potentiels,
dont le tiers d’abonnés. Al-Akhbar envisage
de se lancer par une campagne de terrain,
plutôt que de recourir à des techniques de
communication de masse (une méthode
choisie par al-Balad). « Nous comptons sur
notre contenu pour fidéliser le lectorat »,
précise la directrice.
Outre son rédacteur en chef, le quotidien peut
déjà se targuer d’avoir débauché quelques
grandes plumes de la presse libanaise :
Ibrahim al-Amine (qui a quitté as-Safir pour
diriger les pages politiques d’al-Akhbar),
Nicolas Nassif et Ounsi el-Hajj d’an-Nahar,
mais aussi un homme de lettres qui s’était
peu exprimé ces derniers temps : Ziad
Rahbani. « Le quotidien sera laïque et pluraliste,
dit Joseph Samaha, qui revendique
toutefois une ligne éditoriale bien définie.
Le Liban est un pays arabe en conflit avec
Israël, nous serons donc plus proches du
courant du 10 Mai 2006 que de celui du 14
Mars 2005. » C
Joseph Samaha a quitté as-Safir pour al-Akhbar.