C’est au Liban que MBC 1, la chaîne phare du plus grand groupe télévisé panarabe du même nom, a choisi de produire sa dernière émission vedette, Album, dont l’objectif est de briser la suprématie de la Star Academy de la LBC. La conception et le tournage de ce nouveau concours musical ont été confiés à I Magic, la société dirigée par Rony Jazzar, pour un contrat de cinq millions de dollars. Il s’agit d’une véritable manne pour le secteur libanais de la production qui confirme ainsi sa compétitivité par rapport à d’autres centres régionaux comme Dubaï ou l’Égypte. Cette superproduction – les émissions les plus chères ne coûtent en moyenne qu’un million de dollars – va contribuer à renforcer la vitalité de tous les acteurs de cette filière qui ne cesse de se renforcer depuis plusieurs années. L’émission qui est tournée au Studiovision-Forum de Beyrouth (dont le loyer est d’un million de dollars pour 13 semaines) emploie quelque 160 personnes toutes fonctions confondues et alimente toute une série de services, de l’hôtellerie au catering, en passant par le transport, etc.
Au total, MBC 1 dont les programmes sont centrés sur le divertissement produit au Liban neuf des 17 émissions de sa grille. Sept d’entre elles sont produites directement par le groupe saoudien. Outre Album, confié à I Magic, Biggest Winner fait également l’objet d’un contrat de sous-production avec I Prod de Janane Mallat. L’émission met en scène pendant trois mois des candidats obèses qui veulent perdre du poids et ensuite maintenir une bonne hygiène de vie.
Le choix du Liban a été maintenu malgré la délocalisation forcée de certaines productions l’été dernier, en raison de la guerre. L’Égypte a alors accueilli quatre programmes, Dubaï deux autres, Koweït et la Syrie un chacun. Mais MBC a décidé de faire à nouveau confiance à la place de Beyrouth, jugée plus compétitive, explique Nadine Tarabay, directrice des relations publiques commerciales.
Le loyer des studios et du matériel ainsi que le coût de la main-d’œuvre sont moins chers, pour une qualité et des qualifications égales, voire supérieures. « L’économie réalisée est de l’ordre de 40 % par rapport aux pays de la région », précise Nadine Tarabay. L’Égypte, par exemple, offre peut-être des services moins chers, mais l’obligation d’y déplacer des compétences libanaises compense cet avantage de départ. En moyenne, le coût de production d’un épisode de variété au Moyen-Orient varie entre 25 000 et 90 000 dollars.