961 Beer est un nouveau concept installé à Gemmayzé dont le but est de commercialiser 12 genres de bière fabriquée par la brasserie du même nom à Nahr el-Mott. L’appellation de l’enseigne fait référence à l’indicatif téléphonique du Liban, car son but est de promouvoir les produits locaux. « Il est temps de casser le monopole de la production de bière au Liban », clame Mazen Hajjar, maître brasseur comme il se définit lui-même, mais aussi propriétaire et gérant des lieux.
Hajjar a investi 1,4 million de dollars dans la brasserie et le bar, et s’est associé avec un Danois, Henrik Haagen, et trois Libanais : Omar Bekdache, Chahid el-Khoury et Joe Kesrouani (le décorateur des lieux).
Ils espèrent ouvrir quatre autres restaurants-bars au Liban avant de s’attaquer à l’étranger, « plutôt vers l’Ouest et la Méditerrannée », confie Hajjar. 961 Beer innove aussi en donnant à ses employés des participations au capital de la société.
Mazen Hajjar, 34 ans, est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques en 1996 de l’Université SOAS de Londres. Il s’est lancé dans la finance après un bref passage en tant que photographe de guerre en Bosnie. Il monte un fonds de 50 millions avec un associé pour créer la compagnie d’aviation à coûts réduits MenaJet, avant de se lancer dans cette aventure de bières artisanales.
Son objectif est de démocratiser la bière au Liban et la rendre aussi populaire que le vin ou l’arak.
L’usine de Nahr el-Mott peut produire jusqu’à 300 000 litres de bière par an, ce qui devrait suffire à la distribuer ailleurs que dans leurs propres établissements. L’affaire a été financée en partie par un prêt Kafalat de 400 000 dollars. Les associés espèrent un retour sur investissement en trois à cinq ans.