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Joseph Coubat est le premier Libanais à diriger l’hôtel Phoenicia InterContinental, un symbole de l’industrie touristique libanaise, qui a rouvert en 2000 avec un investissement total de près de 120 millions de dollars. Coubat a pris ses fonctions le 17 juillet 2006, cinq jours après le début de la guerre. « Je suis arrivé en plein conflit et aujourd’hui je gère l’entreprise en pleine crise », dit l’hôte des 40 députés de la majorité qui sont réfugiés dans son établissement.
Les chiffres sont en effet alarmants dans le pays. Le taux d’occupation du Phoenicia, qui s’en est pourtant toujours mieux tiré que les autres, était de 79 % en 2004, et est tombé à 47 % en 2005, après l’assassinat de Rafic Hariri et les trois mois de fermeture de l’hôtel qui ont suivi. La situation s’est améliorée en 2006, avec un taux moyen de 52 % malgré la guerre de juillet, mais elle est aujourd’hui au plus bas depuis la réouverture de l’établissement en 2000 : le taux d’occupation est estimé à 37 % pour 2007.
Les standards requis par la chaîne n’ont pas bougé, sauf certains détails de luxe supplémentaires qui faisaient le succès du Phoenicia comme le club floor (un “butler” à chaque étage) et qui ont été temporairement éliminés.
« Dans ces conditions, il faut consacrer plus de temps à la gestion de l’hôtel qu’en temps normal quand tout fonctionne, les employés ont le sourire, des pourboires, ne discutent pas de politique, n’ont pas peur pour leur sécurité. »
En plus du “moral des troupes”, Joseph Coubat s’efforce de rester créatif pour pourvoir aux postes vacants en capitalisant sur les qualités de l’équipe actuelle. Il travaille à une stratégie de relance en cas de reprise en 2008 et souhaite maintenir les points forts du Phoenicia, un “happening place”, avec par exemple un marché de Noël en décembre et le salon du mariage début 2008.
Joseph Coubat est né en 1962, il obtient en 1990, une maîtrise en gestion hôtelière de l’IMHI dont le programme est associé à l’université américaine Cornell et l’Essec en France. Il a rejoint le groupe InterContinental en 1995 après des débuts professionnels en France dans le groupe Forest Hill Hotels. C’est en 1996 qu’il s’installe au Liban en tant que contrôleur financier et directeur administratif du Vendôme. Il en devient le directeur résident en 1999, puis directeur général en janvier 2003.
Désormais à la tête du Phoenicia, son souci majeur est de conserver ses ressources humaines intactes et d’éviter que les chasseurs de tête et les hôtels du Golfe ne débauchent ses employés parfaitement formés.
Parallèlement, le phénomène de la “libanisation” des effectifs est flagrant : « En 2004, nous employions 30 expatriés, ils ne sont plus que deux aujourd’hui. ». Le Phoenicia continue d’employer actuellement près de 850 personnes pour un montant total de près de 900 000 dollars par mois.