La législation off-shore est supposée attirer les compagnies étrangères au Liban. La société internationale, High Sealed and Coupled, fondée aux États-Unis, a élargi son réseau en s’implantant au Liban. Quelle est l’activité de la compagnie? Radwan Karim Kassar, le partenaire libanais, s’explique.

«HSC s’est installée au Liban, il y a trois ans, pour desservir la région, de l’Algérie jusqu’en Iran. Cette région nous intéresse, parce que l’on y trouve du pétrole et plus précisément du gaz. En fait, notre société équipe en tubes les puits de gaz et de pétrole. Notre commerce triangulaire s’adresse donc à cette région riche en gisements gazeux, plutôt qu’aux pays du Golfe desservis traditionnellement par certains de nos concurrents».
Qu’en est-il des marchés
jordanien et syrien?
Il n’y a ni gaz ni pétrole en Jordanie. Le développement de nos activités inclut la Syrie. Des gisements de gaz ont été prospectés à Jazireh, à Deir el-Zor. L’adjudication du gazoduc syrien a été lancée et nous y participerons. Les cahiers des charges sont déjà prêts. Par ailleurs, nous proposerons nos équipements dès l’année prochaine.

Quelle est au juste l’activité
de HSC?
Nous vendons des tubes pour équiper les puits de pétrole et de gaz. L’idée d’étanchéité se reflète dans le nom même de la société par le mot “sealed”. Il est nécessaire d’assurer dans une colonne de tubes vissés les uns dans les autres à des profondeurs de 4 000 à 5 000 mètres (17 000 mètres en Azerbaïdjan) une étanchéité parfaite, car toute fuite de gaz est mortelle. C’est une catastrophe. Il y a quelques années, une fuite de gaz naturel au Cameroun a provoqué une catastrophe qui s’est soldée par la mort de 10 000 personnes.
Nous sommes, également, des chercheurs et des inventeurs et nous avons créé une ligne de produits avant-gardistes pour équiper les puits de pétrole et de gaz. Nos recherches sont plus orientées vers le gaz, car c’est une énergie d’avenir, beaucoup moins polluante que les autres.

Pourquoi la compagnie américaine HSC s’est-elle installée au Liban?
Tout d’abord parce que nous sommes Libanais. “HSC-Liban” est une compagnie libanaise. Nous avons des associés occidentaux et Kamal Hamdan est le directeur général. Le Liban a toujours été une plaque tournante pour le commerce international et triangulaire. Depuis quelques années, les prestations du secteur bancaire se sont nettement améliorées et les banques libanaises se sont implantées partout au monde. Les télécommunications sont performantes et nous avons trouvé le cadre humain compétent nécessaire pour organiser notre cellule libanaise. La combinaison de ces trois facteurs, associée à l’emplacement géographique du Liban et à la législation off-shore (initiée par Farid Raphaël à l’époque où il était ministre des Finances) nous a décidés à nous installer à Beyrouth.
Nos alliés dans le commerce triangulaire sont les banques. Actuellement, nous travaillons avec trois grandes banques libanaises. La banque est l’outil financier de notre activité et nous avons pu constater l’efficacité des banques libanaises qui arrivent à s’adapter à notre activité et qui nous permettent de traiter avec des pays aussi lointains que le Japon, l’Argentine. La place de Beyrouth est nettement plus efficace que celle de Dubaï, de Chypre ou de Sharjah.
Au niveau des résultats, cette expérience a été une réussite.
Vous avez organisé un séminaire international à Beyrouth. Pourquoi?
Le séminaire organisé à Beyrouth a réuni toute l’équipe internationale: ingénieurs, techniciens, commerçants, juristes, économistes… de diverses nationalités (Américains, Anglais, Français, Hollandais). Notre objectif était de discuter du développement régional de notre société et de faire connaître à cette équipe l’environnement libanais. Nous avons présenté les résultats positifs de notre travail de recherche sur les produits. En effet, nous sortons un nouveau produit très performant, d’ici quelque temps. Nous avons commenté la synergie entre l’équipe libanaise et le reste de la compagnie.
Notre pari est de créer, à partir du Liban, une grande société de commerce international dans le domaine de l’équipement pétrolier. Il faudrait arriver à ce que “la clientèle internationale” commence à accepter le Liban dans ce rôle. À cet effet, nous envoyons des factures libanaises à nos clients américains et nous sommes payés au Liban. Il existe encore une certaine appréhension chez de nombreuses sociétés, mais si nous nous montrons efficaces, nous parviendrons à nous imposer dans le monde du pétrole dont le rôle et l'importance ne font que croître.