Le ministre des Télécommunications Charbel Nahas a annoncé le début du chantier d’extension du réseau libanais de fibres optiques qui fera accéder le pays à l’ère du haut débit dans les 16 prochains mois.
Le premier d’une série d’appels d’offres est prévu dans les prochains jours. Le second étant programmé pour septembre. « Dans un délai d’un an à 16 mois, 75 % des Libanais bénéficieront d’une vitesse de connexion de 15 mégabits », contre un maximum aujourd'hui d'environ 1 Mb/s, a promis Nahas.
Ce n’est pas une simple amélioration de la vitesse d’Internet qui est ainsi proposée, mais l’accès à de tout nouveaux services, comme par exemple la diffusion télévisée en ligne, a souligné le ministre qui a appelé les fournisseurs de ces services à se préparer dès à présent.
Les investissements seront amortis en une seule année, explique le ministre, s’appuyant sur des statistiques de la Banque mondiale suivant lesquelles 10 % de pénétration additionnelle d’Internet crée 1,35 % de croissance et donc des recettes fiscales d’environ 100 millions de dollars par an.
Parallèlement à l’instauration d’un réseau haut débit, le ministère des Télécoms a entrepris l’élargissement du réseau de téléphonie fixe, sachant qu’un grand nombre d’usagers n’y sont toujours pas reliés autrement que par la technologie sans fil WLL.
D'un coût total d'environ 9 millions de dollars pour quelque 35 000 lignes fixes, le chantier est divisé en deux parties, la première couvrant Beyrouth, la partie sud du Mont-Liban et le Sud et la seconde couvrant le nord du Mont-Liban, la Békaa et le Nord. La première zone a été attribuée au consortium Epco Bitar – Safieddine et le second à la société Al Hamra associée à Caporal et Moretti. Les travaux dureront 18 mois.
Enfin, le ministre des Télécoms Charbel Nahas a annoncé avoir négocié avec son homologue syrien, lors d’une visite à Damas le 21 juin, d'intégrer le Liban au réseau régional de câbles terrestres reliant Jeddah, Amman, Damas et Istanbul (JADI). « Les détails techniques sont encore en discussions, mais le coût de ce projet est abordable, car tous les travaux de terrassements existent ainsi que la majorité des gaines ».
Outre ce nouvel accès à l’international, le Liban est relié au monde par le câble Cadmos, propriété jointe d’Ogero et de Cyprus Telecom, et par un deuxième câble, appelé Berytar, qui va de Beyrouth jusqu’à Tartous en Syrie, et de là jusqu’à Alexandrie en Égypte.
Un autre câble majeur, censé révolutionnerr le paysage Internet du Liban, devait relier Tripoli fin 2009. Le câble IMEWE (India Middle East Western Europe) a cependant pris du retard, en raison de problèmes techniques au niveau d’Alexandrie. « Nous attendons que l’Egypte nous dise quand la situation sera réglée », explique Charbel Nahas.
Le Liban a investi quelque 45 millions de dollars dans ce projet de 700 millions de dollars réalisé par un consortium réunissant Telecom Italia, Etisalat, Tata Communications, Pakistan Telecommunications, France Télécom, Bharti Airtel, Saudi Telecom et Telecom Égypt.


