Imad Hobballah, président par intérim de l'Autorité de régulation des télécoms, a annoncé jeudi le déclenchement d'une procédure d'évaluation des risques sécuritaires liés à l'utilisation du service de téléphonie BlackBerry au Liban. L'Autorité mènera à partir de la semaine prochaine des discussions à ce sujet avec le fabricant du BlackBerry, Research in Motion (RIM). Il n'est pas encore question de suspension du service comme c'est le cas dans d'autres pays, a précisé le ministre des Télécoms, Charbel Nahas.

Le problème réside dans la difficulté pour un Etat de surveiller les différentes communications effectuées à travers ce service, car elles sont hautement cryptées.

La société RIM a permis à certaines autorités nationales, notamment aux Etats-Unis, de pouvoir les décrypter.

Le Liban qui compte quelque 60 000 utilisateurs du BlackBerry n'est pas le premier pays à soulever cette problématique. Les Emirats arabes unis menacent de suspendre le service à partir du 11 octobre. L'Arabie saoudite a prévu de mettre ses menaces à exécution dès ce vendredi. La question se pose aussi en Inde.

Les terminaux Blackberry sont interdits d'utilisation dans les cabinets ministériels français.

Même aux Etats-Unis, les services de sécurité ont réduit au maximum l'utilisation du service par le président des Etats-Unis en 2009.

Le dossier BlackBerry est devenu une affaire d'Etat. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a annoncé qu’elle avait envoyé des experts américains discuter sécurité avec leurs homologues émiratis, afin de résoudre le conflit international déclenché par l’appareil.

De son côté, la direction de RIM a reconnu être en discussions intenses avec les autorités des Émirats et de l’Arabie saoudite pour tenter de trouver une solution. Elle a toutefois prévenu qu’il n’était pas question de nuire aux utilisateurs, pour qui le fait que leurs communications soient cryptées est l’avantage principal du BlackBerry.