Pendant une quinzaine de jours, les habitants de Gemmayzé, les propriétaires de restaurants et pubs, leurs employés et clients ont vécu au rythme de décisions et contre-décisions gouvernementales déclenchées par une manifestation des habitants du quartier contre la nuisance et le tapage nocturne. À l’heure de mettre sous presse, seuls deux ou trois établissements sont encore fermés et le couvre-feu a été levé. Sans qu’une solution ne soit trouvée pour les voitures et les valets parkings.
Le ministère du Tourisme avait fermé 15 restaurants et bars de Gemmayzé, après un ultimatum de 48 heures, en vertu des décrets numéros 116 à 132 datés du 1er avril 2008. Ces établissements ont été accusés de ne pas respecter la tranquillité des habitants de Gemmayzé, d’opérer sans permis d’exploitation délivré par le ministère et de ne pas respecter les lois relatives aux mœurs publiques. C’est à l’issue de plusieurs réunions entre le ministre du Tourisme, Joe Sarkis, le mohafez de Beyrouth par intérim Nassif Kallouche, le président de la municipalité de Beyrouth, Abdel Menhem Ariss, le comité des habitants de Gemmayzé et le syndicat des restaurateurs que cette décision a été prise. Sarkis a justifié sa décision par le fait que ces établissements « portent préjudice aux autres restaurants, cafés et pubs qui opèrent, eux, en toute légalité ». La directrice du ministère du Tourisme, Nada Sardouk, a expliqué que « ces établissements sont souvent minuscules et ne disposent ni de WC, ni de cuisine, ni même d’issue de secours en cas d’incendie. Leur clientèle déborde sur les trottoirs et dans la rue, parlant à haute voix, dérangeant les habitants. Sans parler de la musique qui ne se tait qu’à l’aube et de l’inexistence d’insonorisation ».
« Cette décision est très mal tombée, déplore Émile Razzouk, membre de l’association des propriétaires de restaurants et bars de Gemmayzé. Le mois d’avril est considéré comme la saison haute pour ce quartier, étant donné que le mois de mai marque l’ouverture des terrasses, ailleurs, et que cela fait deux ans que l’été est une saison catastrophique avec la guerre de 2006 et Nahr el-Bared en 2007. » Il proteste aussi contre le couvre-feu qui avait été instauré jusqu’à 23h30 la semaine et 1h30 le week-end. « Cette décision est encore plus injuste, puisque nous réalisons près de 30 % de notre chiffre d’affaires après minuit », poursuit Razzouk. Plusieurs réunions entre l’association des restaurants et bars de Gemmayzé et le ministre du Tourisme Joe Sarkis ont eu lieu et la mesure a finalement été levée. Les arguments avancés par les propriétaires de restaurants et bars sont nombreux, surtout fondés sur le fait que Gemmayzé est devenue une destination touristique à part entière, que ce quartier paie près de 3,4 millions de dollars par an de loyers aux propriétaires des locaux et que ce développement fait vivre près de 1 500 personnes ainsi que leurs familles.
Une tempête dans un verre d’eau qui a mis tous les protagonistes en état d’alerte. Gemmayzé a repris ses soirées et les habitants leur mal en patience en attendant qu’une solution équitable et réfléchie soit mise en place, surtout en ce qui concerne les places de parking.
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.


