Chant Alexandrian a toujours voulu ouvrir un restaurant, « un rêve d’enfant », explique-t-il. Aujourd’hui, son rêve est réalité… et aussi un véritable succès : al-Mayass, situé rue Wadih Naïm à Achrafié (plus communément appelée rue Trabaud), est un restaurant arménien en vogue à Beyrouth. Avec un ticket moyen compris entre 25 et 30 dollars, il offre des spécialités arméniennes telles que le “kabbab karaz”, le “itsh”, le “souberak” ou encore le “manti”. Près de 100 000 dollars ont été investis dans ce lieu d’une capacité de 80 personnes dont la décoration méditerranéenne est l’héritage de l'ancien restaurant Maestro. Des personnalités politiques de tous bords sont des habitués. Au total, le restaurant sert plus de 40 000 couverts par an (45 000 en 2007 : un “plafond”), alors que le seul autre établissement de la rue Trabaud a changé cinq fois d’enseigne et de partenaires en douze ans.
Mais avant d’en arriver là, le chemin a été long. Chant Alexandrian reconnaît qu’il a été « difficile dans un premier temps, en 1996, d’occuper les locaux du restaurant italien » détenu par Paul Ariss, aujourd’hui président du syndicat des restaurateurs. Tous les ans, Alexandrian doit débourser quelque 45 000 dollars pour le loyer. « Jusqu’en 2000, nous n’étions pas connus, nos comptes étaient dans le rouge. » Ce n’est qu’à partir de cette date que le bouche-à-oreille a fonctionné.
Né en 1950 à Soulemanié, dans le nord de l’Irak, Chant Alexandrian a grandi à Bagdad avant d’arriver au Liban en 1967 avec ses parents et son frère. Cet ancien étudiant en commerce à Londres, de 1968 à 1973, a débuté en 1977 dans le prêt-à-porter féminin. Un métier qu’il a arrêté en 1990. « Je n’aimais pas le côté show off de la profession », précise simplement Alexandrian. C’est alors qu’il s’envole pour la France, Paris plus précisément, où il va alors assister un de ses amis, Berj Sisserian, dans le management du restaurant Le Baron, rue Washington. Au fil des années, son envie d’avoir son propre établissement se fait plus pressante. À son retour au Liban, en 1995, il saute le pas. Al-Mayass naît un an plus tard. Chant Alexandrian voulait créer un lieu convivial et chaleureux, simple et abordable. Un petit endroit où il fait bon de venir se restaurer. Un concept qui séduit et s’exporte.
Au travers de son entreprise United Ketleries, gérée par lui, son fils Vahak et son ami Hratch Sisserian, Alexandrian a vendu la marque al-Mayass, en 2006, à la société koweïtienne Dim United, dirigée par Faysal al-Mashaan, afin de créer une franchise au Koweït. En décembre 2007, un restaurant, d’une capacité de quelque 160 personnes, ouvre à Salamiya sur les bords de mer dans le complexe hôtelier Shiick Hotel & Resort. Tout s’enchaîne pour cet homme qui aime garder le secret. Impossible de savoir le chiffre d’affaires des premiers mois de cet établissement et encore moins le montant du contrat signé. Peu de temps après, Faysal al-Mashaan entre en contact avec al-Mounajem, un Saoudien, pour développer al-Mayass en Arabie saoudite et au Qatar. D’ici à 18 mois, deux restaurants devraient voir le jour : l’un à Riyad et l’autre au Qatar. Dans trois ans, deux autres pousseront à Djeddah et Khobar. Chant Alexandrian n’en sera pas le manager, mais ce sont ses méthodes qui sont inculquées aux futurs employés. Et le Liban ? « Le marché libanais est trop petit. Je ne pense pas qu’il y a de la place pour une deuxième enseigne. »
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