Cela fait maintenant un an que Nicolas Audi, l’ancien pilier de Sofil Catering, a lancé sa propre cuisine centrale située dans les locaux du club de Rabié. Actionnaire majoritaire de la société baptisée à son nom, cet ancien architecte se dit satisfait de ses débuts, sans pour autant révéler le montant de son investissement. Surfant sur la notoriété acquise au fil des ans, il revendique en dix mois plus de 200 événements organisés, dont une dizaine de mariages au cours de l’été. Alors que son équipe n’est composée que d’une dizaine de personnes, il explique vouloir offrir des prestations plus personnalisées à sa clientèle après avoir travaillé plus de 10 ans dans Sofil Catering, l’un des leaders du secteur.
Né en 1946 à Beyrouth, Nicolas Audi n’envisageait pas initialement sa carrière dans la cuisine, même s’il reconnaît avoir toujours aimé marier les couleurs et les saveurs. Étudiant en architecture d’intérieur en France dans les années 1960, il rentre au Liban pour exercer dans ce domaine dans les années 1970. Ce n’est qu’en 1976 que Nicolas Audi décide d’approfondir sa passion culinaire. Pour faire ses classes et découvrir le métier, il se rend dans l’un des meilleurs établissements de la capitale libanaise : l’hôtel Le Bristol, situé à Hamra, où il effectue un stage d’une semaine. N’ayant jamais mis les pieds dans une cuisine professionnelle, il trouve pourtant ses marques dès le premier jour à la grande surprise des chefs de l’époque. Confiant, il décide alors de se lancer petit à petit dans le métier jusqu’en 1986 où il quitte définitivement l’architecture. Il commence alors par des dîners d’amis, d’une quinzaine de personnes généralement, avant d’intégrer en 1988 Faqra Catering. Quand en 1992 cette société se divise en deux, Faqra Catering et Sofil Catering, il décide de rejoindre cette dernière entité. Et c’est à cette époque que son nom s’impose dans le secteur : préparant parfois plus de 30 mariages entre juin et septembre, il organisait également des invitations à thème, des cocktails, des dîners, mais aussi des prestations dans les pays arabes pendant plusieurs jours… C’était la période faste de Sofil Catering, jusqu’à ce qu’Idarat, principal actionnaire du groupe, ne fasse faillite en 2003 avec plus de 30 millions de dollars de dette. À partir de cette date, Sofil sera alors géré par BankMed. Une période de transition qui prend fin en 2006 lorsque le groupe Dream, un fonds d’investissement, rachète les résidus d’Idarat, dont Sofil. La même année, Nicolas Audi décide de quitter le groupe pour fonder sa propre entreprise. Un pari, à 60 ans, qu’il est pourtant certain de gagner. Il ouvre alors sa cuisine idéale de 600 mètres carrés qu’il assimile à un laboratoire. Préférant la cuisine méditerranéenne d’influence turco-ottomane, Nicolas Audi est toutefois à l’écoute de toutes les tendances culinaires, y compris la cuisine moléculaire.
Pour l’avenir, ce passionné des bons produits, qui a préparé près de 15 000 dîners et plus de 1 000 mariages au cours de sa vie, envisage de lancer sa propre marque de produits culinaires : vinaigres, huiles, ou encore confiseries. Un restaurant ? Il n’en écarte pas l’idée. Mais à l’heure actuelle, il préfère se concentrer sur sa nouvelle entité dont le retour sur investissement est prévu pour début 2011.