Avec Les Chandelles, ouvert le 15 octobre 2008, Raymond Béchara développe son dixième restaurant-bar. Situé rue Abdel Wahab el-Inglizi (Le Commerce du Levant, décembre 2008), ce lounge glamour ne désemplit pas. En moyenne, près de 100 personnes, dont la majorité sont des clients réguliers, s’y rendent chaque jour. Sur le seul mois de décembre, le chiffre d’affaires a atteint 187 000 dollars, dont près de 30 % de bénéfices. Raymond Béchara dit s’atteler à retrouver le « Beyrouth glamour des années 1960 », même s’il ne l’a pas lui-même connu puisqu’il est né en 1973. À la différence des établissements précédents, dans lesquels il n’était qu’actionnaire, Béchara est, avec Patrick Boulos, à l’origine du concept des Chandelles. Cet ancien étudiant en hôtellerie à l’Institut international de Maxim’s à Paris a travaillé dans les plus grands établissements de la capitale française. Après un stage au Royal Monceau en 1993, il a fréquenté le Ritz à deux reprises en 1994 et 1995 avant de rentrer au Liban un an plus tard. Avec sa famille, il investit dans le Palm Beach, à hauteur de 25 %, sur un total de 19 millions de dollars, aux côtés de Khalil Arab (33 %) et Mazen Bizri (42 %) qui a racheté en 2006 les parts de la BankMed, elle-même repreneur des parts de Idarat. En 1998, année de l’ouverture de l’hôtel, il intègre l’équipe des relations publiques, puis celle du département marketing, avant de devenir directeur adjoint en 2001. Deux ans plus tard, il quitte l’établissement pour ouvrir le Skybar, avec son cousin Chafic el-Khazen, sur le toit de l’hôtel. Un investissement total qui s’est élevé à 220 000 dollars. Puis, il lance, avec Mazen el-Zein, le Crystal Beyrouth pour 450 000 dollars. Deux projets qui ont enflammé les nuits libanaises en 2003. Ouverts respectivement en mai et juin, leur amortissement a été réalisé en septembre de la même année.
L’investisseur a tout de même connu des jours difficiles. En 2006, le bail du Skybar touche à sa fin. Les deux cousins et leurs associés décident alors de le déménager au BIEL. Un lieu gigantesque qui permet d’accueillir plus de 3 000 personnes, contre 300 au Palm Beach. L’inauguration a lieu le 11 juillet 2006. Le lendemain, la guerre éclate. Les pertes se sont élevées à plus de 300 000 dollars, pour un investissement de 1,2 million de dollars (Le Commerce du Levant, août 2007). Mais le Skybar renaît facilement de ses cendres. En 2008, plus de 3 000 personnes sont présentes tous les week-ends. Et de mai à septembre 2008, le chiffre d’affaires atteint 5,250 millions de dollars, ce qui représente un record dans ce sectuer et dans un délai aussi court.
La chance a moins souri à Raymond Béchara avec Le Kitchen, par exemple, dans lequel il était actionnaire minoritaire. Situé rue de Damas, l’établissement qui a coûté un million de dollars en 2005 ferme à cause de la guerre de 2006. Autre investissement moins lucratif : le Sunset Room situé au Palm Beach qui a été inauguré le 20 janvier 2005. Il a été obligé de fermer trois semaines plus tard suite à l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri.
Mais, la plus grande déception de Béchara reste le Crystal Londres. « Ouvert le 6 décembre 2006, ce nom de la nuit libanaise est devenu numéro un à Londres pendant près de 18 mois », explique-t-il, avant d’ajouter avec une pointe d’ironie : « Sur cette période, le chiffre d’affaires enregistré était de 18 millions de dollars… Bénéfice ? Zéro dollar. » « Un problème de gérance », dit-il, accusant à demi-mot les gestionnaires du projet. Actionnaire à hauteur de 5 %, il a investi 250 000 dollars dans ce projet. Depuis, il a vendu ses parts à perte. Et, selon lui, l’échec du Crystal Londres a entraîné la transformation du Crystal Beyrouth en Le Palais by Crystal (Le Commerce du Levant, janvier 2009) le 13 novembre dernier, dans lequel il n’a plus de parts. Un épisode qui froisse un peu Béchara, mais ne l’empêche pas d’avoir de nombreux projets, et ce malgré son titre de consul général honoraire de Malte qu’il gère le jour.
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