La forte demande pour la rue Hamra et le manque de place chronique ont poussé les restaurateurs à migrer vers le nord du quartier, en direction de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Première bénéficiaire de cet engouement : la rue Makdissi. Cette parallèle attire depuis quelques années de nombreux établissements.
Outre le Walimat Wardeh, bar-restaurant présent en haut de la rue depuis le milieu des années 1990, De Prague est l’un des premiers établissements de la nouvelle vague. Ce café tranquille et agréable fournissant gratuitement Internet à sa clientèle a trouvé son public auprès des étudiants des universités alentours (AUB, Haïgazian ou encore Lebanese American University). Le matin et le midi, ce sont les hommes d’affaires du quartier qui vont s’y restaurer. Et le succès est au rendez-vous, Khaled Mehanna, le manager du De Prague, revendique pas moins de 300 personnes par jour.
Alors que les loyers restent encore raisonnables dans cette rue, d’autres enseignes se sont implantées non loin de là, à la même période, à l’instar du café Ka3akaya. Ouvert également en 2005, il remporte un franc succès auprès des fumeurs de narguilé. Depuis, d’autres établissements ont suivi, mais à Hamra l’amateurisme n’a pas sa place. Ce n’est pas parce que l’on s’implante dans le quartier, que l’on séduit forcément. Le Graffitti, par exemple, a ouvert ses portes en face du De Prague en 2007, mais il n’a pas réussi à décoller aussi bien que ses voisins. Repris en août 2008 par Michel et Émile Razzouk, déjà propriétaire du Cactus à Gemmayzé, il devrait faire peau neuve dans les semaines à venir.
Le véritable essor de la rue Makdissi date effectivement de cet été 2008, avec notamment l’implantation du Rouge, déjà présent rue Gouraud à Gemmayzé. Avec un local de plus de 500 mètres carrés, l’investissement du Rouge, dont la capacité atteint 80 personnes, s’est élevé à 600 000 dollars. Nabil Majdalani assure que son restaurant français attire quelque 350 clients par jour. Un emplacement intéressant et des chiffres alléchants, il n’en faut pas plus pour attirer les restaurateurs : CrossRoads, le restaurant italien Olio, ou encore le restaurant libanais Azawa2ak, détenu par Mohammad Soueidan, propriétaire du Ka3akaya, ont ouvert à quelques mètres du Rouge.
Outre les restaurants, quelques pubs ont commencé à s’installer, mais de manière encore très timide. La rue Makdissi étant de plus en plus congestionnée, ils ouvrent dans des perpendiculaires, à l’instar du Dany’s, situé dans une perpendiculaire à la rue Makdissi et à la rue Hamra. Ce micro-bar, à l’image du Torino de Gemmayzé, séduit la jeunesse beyrouthine. Plus loin, tout au fond de la rue, toujours dans une perpendiculaire aux rues Hamra et Makdissi, le pub Ferdinand a été inauguré au début de l’année 2009. La prochaine ouverture devrait être celle du James Joyce, développé par le propriétaire du Molly Malones (Le Commerce du Levant, février 2009).
Mais comme pour la rue Hamra, les emplacements libres se font rares. Selon RAMCO, les prochains restaurateurs devraient se diriger toujours plus au nord, dans un rayon délimité par la rue Bliss. Dans un premier temps, les rues Jeanne-d’Arc et Sidani devraient séduire, à l’image du b.lb qui a ouvert en 2008, de par leur proximité avec les commerces et les universités. Proche de la rue Bliss, la rue Makhoul accueille déjà, au milieu des habitations, le Baromètre et le Blue Note.