Élias Sakr est parti du constat qu'il n'existe aujourd'hui aucun magazine au Moyen-Orient de vulgarisation de la science et des technologies. « Tous les magazines techniques et scientifiques disponibles sur le marché sont importés », affirme-t-il. L'idée du Observer, lancé en août 2009, est de traiter de divers sujets d'un point de vue scientifique, avec un focus sur le Moyen-Orient. Son objectif est d'« augmenter le niveau d'éducation scientifique au Moyen-Orient », explique Sakr. Financé en partie par un prêt (dont le montant n'a pas été divulgué) et en partie par un apport personnel, le magazine compte essentiellement sur la publicité pour rentrer dans ses frais. « Les ventes au détail et les abonnements sont des compléments », explique le directeur de la rédaction Christian Porth. Ciblant essentiellement un public d'étudiants et de professionnels de la science, le magazine, qui tire à 7 500 exemplaires et est vendu en librairie au prix de 5 000 livres libanaises, est distribué gratuitement dans les universités, les hôpitaux et certains cafés. « C'est le moyen que nous avons choisi pour nous faire connaître, c'est moins cher et plus efficace qu'une campagne de publicité classique », explique Sakr, qui compte rentabiliser son investissement d'ici à deux ans. Un site Internet, un groupe Facebook et un compte Twitter actifs devraient compléter les outils promotionnels du magazine d'ici peu.
Visant également à donner aux chercheurs et scientifiques du monde arabe un support pour divulguer leurs recherches, le magazine est en contact avec divers hôpitaux et universités. Il tourne actuellement avec une équipe de six personnes à temps plein et une trentaine de reporters free-lance situés aux quatre coins de la planète. Depuis le cinquième numéro, il est distribué en Syrie, aux Émirats arabes unis, au Koweït, au Qatar et à Bahreïn.