La vitesse de connexion à Internet des Libanais sera multipliée par deux dans les six mois, par huit dans les 12 mois, et par 40 d'ici à la fin 2011, a annoncé le ministre des Télécoms Charbel Nahas lors d'une conférence de presse sur l'état d'avancement du plan haut débit du gouvernement.
 
Au lieu d'une vitesse moyenne de 256 kb (kilobit) actuellement, les usagers bénéficieront d'une capacité de 15 MB (mégabit), a précisé le ministre. En parallèle, le passage à la 3G, c'est-à-dire la technologie mobile de troisième génération qui permet notamment d'accéder à Internet à partir de son téléphone portable, est programmé pour le premier trimestre 2011.
 
"Dans un délai de 16 mois, le Liban figurera parmi les pays les plus avancés sur le plan des technologies télécoms", a résumé Nahas qui a détaillé chacune des phases de son plan d'action dont le mot d'ordre est de "passer de l'ère de la pénurie à celle de l'abondance".
 
La première étape consiste à augmenter la capacité d'accès internationale du Liban au réseau Internet. Alors qu'elle était de 1,25 gigabit (GB) début 2010, qu'elle est de 2,5 GB aujourd'hui, elle passera à 330 GB avant la fin de cette année, ce qui signifie qu'elle sera multipliée par 268, avec une possibilité de porter la capacité à 1280 GB. L'ouverture du goulot d'étranglement passe par la renégociation de l'usage que fait le Liban du câble maritime Cadmos qui le relie à Chypre et de là au reste du monde, ainsi que l'arrivée d'un nouveau câble internationale baptisé IMEWE
 
"A partir de là, le défi devient interne", souligne Nahas. D'un point de vue technologique, le ministère a lancé le chantier du haut débit. L'installation de quelque 4000 km de fibre optique vient d'être adjugée pour 40 millions de dollars à la société CET en partenariat avec Alcatel. Celle des équipements nécessaires à l'activation de la fibre (multiplexeurs DWM), des centraux de nouvelle génération, et quelque 1000 "cabines actives" doit être attribuée sur appel d'offres dans les semaines qui viennent.
Ce saut qualitatif sur le plan des infrastructures étant acquis, il reste à savoir comment sera organisé le secteur d'un point de vue commercial. Le ministre n'a pas dévoilé pour l'instant ses intentions à ce propos.