Le Liban figure pour la première fois dans le rapport sur la compétitivité mondiale publié annuellement par le Forum économique mondial. Avec un score de 3,5 points sur 7, il est classé 92ème sur 139 pays et 12ème sur les 14 pays arabes inclus dans le rapport.
Le score est attribué en fonction des données disponibles et des résultats d’une enquête effectuée auprès de dirigeants d’entreprises. L’indice global est élaboré en fonction de douze sous indices divisé en trois catégories : les exigences de bases (institution, infrastructure, environnement macroéconomique, santé et enseignement primaire), les facteurs d’efficiences (enseignement supérieur et formation, taille du marché, marché du travail, nouvelles technologies…etc) et enfin les facteurs d’innovation et de sophistication des affaires.
Même s’il figure en bas du classement pour ce qui est des exigences de base (106ème), le Liban affiche un score de 3,9 points dans cette catégorie et un score de 4 points dans la catégorie des facteurs d’efficience (70ème), contre un score de 3,4 points dans la catégorie des facteurs d’innovation (74ème).
Pour Ydir Vissers, partenaire à Monitor Group et consultant spécialisé dans la compétitivité, le faible score du Liban au niveau de l’innovation comparé aux autres catégories s’explique essentiellement par le phénomène de fuite des cerveaux.
En ce qui concerne les sous indices, le Liban est en tête du classement pour la solidité de son secteur bancaire (4ème mondial), pour l’absence de restrictions sur les flux de capitaux (5ème mondial), ou encore pour la qualité de l’éducation primaire (12eme). En revanche, il fait partie des mauvais élèves au niveau du cadre légal (133ème), de la confiance dans la classe politique (136ème), de la participation des femmes à la vie active (134ème) ou encore du déficit public (137ème).
L’organisation non gouvernementale Bader, qui a œuvré pour inclure le Liban dans ce rapport, veut désormais mettre en place un conseil pour la compétitivité, réunissant des représentants du secteur public, du secteur privé et de la société civile.
Selon son président, le député Robert Fadel, ce conseil sera mis en place en collaboration avec Ydir Vissers, qui a aidé l’autorité chargée des investissements en Arabie Saoudite à améliorer le classement du pays.
Comment aider le Liban à devenir plus compétitif ? Pour Ydir Vissers, « il faut que les secteurs privés et publics collaborent étroitement pour mettre en place un plan d’action, surtout au niveau microéconomique. Car pour améliorer la compétitivité d’un pays il faut travailler sur l’environnement dans lequel évoluent les entreprises et développer des politiques sectorielles spécifiques, plutôt que des politiques à l’échelle nationale ».


