Les incertitudes politiques et la perspective d’un éventuel dérapage sécuritaire se sont répercutées sur le marché des changes, où des mouvements de conversion de la livre vers le dollar sont observés depuis lundi.
« On ne peut pas parler de tendance, affirme le directeur du département de recherche de Byblos Bank, Nassib Ghobril. Les mouvements restent très limités et la Banque du Liban n’a pas eu besoin d’intervenir ».
En l’absence d’interventions, la livre s’échange actuellement dans la fourchette haute de la bande de fluctuation, soit 1514 livres pour un dollar.
« Il y a beaucoup d’inquiétudes dans le pays et certains préfèrent acheter des dollars », reconnaît le PDG de FFA Private Bank, Jean Riachi. « Mais il n’y a vraiment pas lieu de paniquer » ajoute-t-il.
Pour lui, « lorsque des tensions apparaissent sur le marché des changes, deux questions se posent : La banque centrale va-t-elle poursuivre la politique de soutien de la livre, et combien de temps pourra-t-elle le faire ? En termes de politique, il est évident pour tout le monde aujourd’hui, y compris pour le Fonds monétaire international qui n’a pas toujours été de cet avis, que le Liban n’a pas intérêt à laisser la livre se dévaluer. Quant à la capacité de la BDL à soutenir la livre, le niveau actuel des réserves en devise est très rassurant ».
Les réserves en devises de la BDL se sont élevées à 28,2 milliards de dollars fin septembre.


