Le Grand Beyrouth risque d'être privé d'eau potable si les projets d'eau du Litani, du Awali et de Besri ne sont pas menés en parallèle, a mis en garde le ministre de l’Energie et de l’Eau, Gebran Bassil.
 
Alors que les projets d’adduction d’eau des fleuves Awali et Litani devraient être lancés prochainement, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) n’a toujours pas finalisé les études relatives au projet de construction d’un barrage à Besri, a déploré Bassil dans un communiqué publié lundi.  
 
« Si le ministère des Finances et le CDR ne réagissent pas rapidement pour mettre en œuvre le projet de Besri, le ministère de l’Energie et de l’Eau sera dans l’obligation de suspendre les deux autres projets. Les habitants de Beyrouth auront alors soif et les terrains du Sud ne seront pas irrigués », a-t-il prévenu.
 
« Les trois projets sont intrinsèquement liés », a expliqué la conseillère du ministre, Randa Nemer, au Commerce du Levant.
Selon elle, le projet d'adduction d'eau du fleuve Awali vers le Grand Beyrouth consiste à creuser un tunnel de 24 km jusqu'à Khaldé. Des tuyaux permettront ensuite d’acheminer l’eau de Khaldé vers les réservoirs de Hadath et de Hazmieh, pour être distribuée dans la région du Grand Beyrouth.
 
« Ce tunnel est conçu pour acheminer 140 millions de mètres cubes d'eau, 40 millions directement du fleuve Awali et les 100 millions restant en provenance du barrage de Besri. Si le barrage n’est pas opérationnel, le tunnel n'acheminerait plus que 40 millions de mètres cubes », a-t-elle affirmé.
 
Parallèlement, le CDR prévoit un projet d’adduction d’eau du Litani à 800 mètres d'altitude pour irriguer les terrains du Sud. Ce projet pomperait de 10 à 20 millions de mètres cubes du Awali.
 
« Donc si le barrage de Besri n’est pas construit, la capitale ne pourra bénéficier que de 20 à 30 millions de mètres cubes d'eau potable, et le projet d’adduction du Awali vers Beyrouth n’aura plus aucun sens », a-t-elle ajouté.
 
La construction de ce barrage doit être financée à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque Mondiale.
Mais l’institution attend toujours une demande officielle de la part du ministère des Finances, et les études du CDR.
Or, « si la demande n’est pas envoyée dans les plus brefs délais, le financement sera ajourné d'un an, puisque l'année budgétaire de la Banque mondiale commence en juin », a indiqué Nemer.