John Bitar et Co, le groupe détenu par le Libanais Ghassan Bitar, a enfin repris Plysorol, l’ancien leader européen du bois contreplaqué, qu’il convoite depuis deux ans.
En 2008, Plysorol était encore une filiale du groupe portugais Saone, leader mondial des panneaux à base de bois, avec trois sites de production en France, ainsi qu’une usine et une concession forestière de 600000 hectares au Gabon.
Après des difficultés financières, la filiale française, dont le siège social se situe à Lisieux, est placée en redressement judiciaire en novembre 2008.
Le groupe familial libanais basé au Ghana, John Bitar et Co, se déclare alors candidat à la reprise. Fondé en 1955 par un Libanais, John Bitar et Co figure parmi les trois plus grands forestiers du Ghana. Il exploite trois usines de plus de 3000 salariés et une concession de 300000 hectares de forêts.
Mais le Tribunal de Lisieux privilégie son concurrent chinois Honest Timber, qui promet de maintenir tous les emplois, alors que Ghassan Bitar prévoyait une cinquantaine de licenciements.
La société chinoise n’arrive pas à redresser la barre et Plysorol est à nouveau placée en liquidation judiciaire en septembre 2010. Cette fois, le Tribunal choisit John Bitar et Co, parmi d’autres repreneurs, en échange de 550000 euros.
Un différend éclate toutefois sur la propriété des filiales gabonaises. La cour d’appel de Libreville vient de trancher: les deux usines gabonaises, Leroy-Gabon et Pogab et les droits d'exploitation de la forêt font partie de l'entreprise.
Pour Ghassan Bitar, fils du fondateur et actuel PDG, c’est un soulagement. « Cela fait quelques temps que nous cherchons à exploiter des forêts en dehors du Ghana », a-t-il souligné dans un entretien au Commerce du Levant.
L’industriel libanais a assuré qu’il gardera le nom de Plysorol en raison de l’historique de la marque et d’un savoir-faire mondialement connu. Mais pour être rentable, 151 postes sur 225 seront supprimés en France.
Le plan social a été mal accueilli à Lisieux, où les salariés se sont mis en grève pour réclamer une hausse des indemnités de départ. Ghassan Bitar a proposé de vendre une partie du terrain pour satisfaire leurs revendications, mais les autorités locales n’ont toujours pas donné leur accord.


