La saison des fêtes n'a pas été porteuse de ventes cette année, déplorent les commerçants de la capitale. "L’activité commerciale a baissé de manière notable depuis le Ramadan et l’Adha", explique un employé dans un magasin d’habillement pour femmes dans la rue Hamra. "Nos principaux clients, les expatriés libanais en vacances et les touristes ne sont pas venus en masse cette année", ajoute-t-il.

Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, interrogé par Le Commerce du Levant, a chiffré le recul de l’activité commerciale en période de fêtes dans les différentes zones de Beyrouth à 20% en moyenne par rapport à l’année dernière.

Pour Chammas, le ralentissement a débuté à partir des 3ème et 4ème trimestres 2010, contrastant avec un premier semestre prometteur.

Principaux coupables de cette stagnation : un discours politique qui pousse à l’épargne dans l’expectative d’un conflit potentiel; l'érosion du pouvoir d’achat ; et des températures clémentes qui entrainent les Libanais à ajourner leurs achats en vêtements d’hiver.

Signe incontestable de l'ampleur du phénomène, les devantures de la capitale affichent  des soldes allant de 30% à 85% depuis le début du mois de décembre. Des soldes prématurées qui dénotent une volonté d'écouler les stocks accumulés.

Ce recul de l’activité commerciale semble détoner avec les chiffres de croissances annoncés pour le pays. Chammas relève toutefois qu’alors que la croissance avait enregistré 9% au premier semestre, elle se situerait pour l’ensemble de l’année 2010 à 6,5%, selon les premières estimations, trahissant ainsi un fort ralentissement au cours du deuxième semestre.

Le représentant des commerçants de la capitale note toutefois une légère reprise à partir du 10 décembre dans des secteurs spécifiques liés à la fête, comme l’agroalimentaire et les jeux. Un "frémissement" porté par l’arrivée des touristes, mais surtout de Libanais expatriés, dont le pouvoir d'achat est bien plus elevé que celui des Libanais résidents.

Les expatriés libanais en vacances ont soutenu l'activité en faisant leurs cadeaux de Noel, alors que les achats des ressortissants du Golfe sont restés très ciblés.  Ces derniers "vont faire leurs achats plutôt dans les boutiques de luxe du centre-ville, et non chez nous", déplore la propriétaire d'une boutique à Makdessi.