La Direction de la protection du consommateur, au sein du ministère de l’Economie, a saisi des produits vendus par Zein el-Atat.  Cette marque les commercialise comme des produits naturels soignant toutes sortes de maladies.  Or, des enquêtes révèlent qu'ils contiennent en réalité de nombreux composants chimiques, nocifs pour la santé.

Alors que les producteurs de médicaments pseudo naturels prospèrent depuis des années sur le marché libanais, il a fallu attendre que l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis testent, puis refusent, l’entrée de 38 produits de Zein el-Atat pour que les autorités libanaises réagissent.

« Nous avons saisi 1400 unités de la marque dans l’ensemble des régions libanaises, notamment dans le dépôt principal de l’entreprise à Beyrouth, a déclaré au Commerce du Levant le directeur général par intérim du ministère de l’Economie, Fouad Fleifel. Selon le ministre sortant Mohamed Safadi, cela représente environ 90% de la quantité globale des 38 produits mis en cause par les partenaires commerciaux du Liban.
« La Direction de protection du consommateur va informer le ministère de la Santé de la saisie effectuée, et lui demander de tester des échantillons pour déterminer l’existence de fraude et de danger pour la santé publique », a ajouté Fleifel.
 
Mais au ministère de la Santé, on explique que seuls 2 des 38 produits concernés ont obtenu une licence auprès du ministère et relèvent donc de sa responsabilité.  « Les prérogatives du ministère de la Santé se limitent aux produits qu’il a autorisés, soit 16 sur la centaine de produits Zein el-Atat disponibles sur le marché. Les produits n’ayant pas obtenu une autorisation sont du ressort de la Direction de la protection du consommateur, qui est chargée de contrôler la fraude », a affirmé un responsable au Commerce du Levant.  
 
Faux, répond le ministère de l’Economie.  « La Direction de protection des consommateurs n’a aucune prérogative sur les produits médicaux et paramédicaux, autorisés ou pas. Elle a effectué la saisie à la demande du ministère de la Santé, qui manque de contrôleurs », selon Fouad Fleifel.
 
Une loi promulguée en mars 2010 limite la fabrication, l'importation, l'entreposage et la commercialisation des produits à base de plantes médicinales, quels qu'ils soient, aux seuls pharmaciens, et en interdit toute publicité. Mais la loi n’est toujours pas appliquée à ce jour, et les différents ministères se renvoient la responsabilité de la prolifération chaotique de ce type de produits. 
 
Maigre consolation : le ministère de la Santé a indiqué que des tests sont actuellement effectués sur tous les compléments alimentaires et produits libanais à base de plantes… autorisés. Les résultats de ces tests doivent être annoncés d'ici deux semaines, a-t-on affirmé au Commerce du Levant.