Egypt.alive.in est un site créé récemment pour traduire les messages vocaux des Egyptiens témoins des manifestations qui ont débuté le 25 janvier dernier. « La majorité des messages sont en arabe. L'objectif est de les traduire en plusieurs langues, pour leur donner une portée internationale », explique Habib Haddad, à l’origine de l’idée.

Ce Libanais féru de nouvelles technologies, fondateur de Yamli et YallaStartup, entend parler au début de la semaine de speak2tweet, le produit créé en un week-end (celui du 29 janvier) par Twitter*, Google et SayNow**.
Speak2Tweet permet aux personnes résidant en Egypte, dont l’accès à internet a été limité depuis le déclenchement des émeutes, de téléphoner à un numéro et de laisser leur message sur un répondeur vocal. Les messages sont ensuite rediffusés sur Twitter avec le code #Egypt, ou peuvent être écoutés sur les répondeurs de la société.
 
« J’ai écouté les messages des Egyptiens, raconte Habib Haddad, et ils étaient presque tous en arabe. J’ai alors envoyé un appel à volontaires sur Twitter pour les traduire en anglais et dans d’autres langues. »
 
Le jeune homme, qui a une base de suiveurs sur Twitter de plus de 4.500 personnes, reçoit très vite des réponses de volontaires de part le monde. Une dizaine d’entre eux (listés ici), collaborent activement, et montent egypt.alive.in. Le site regroupe les messages des Egyptiens et leur traduction.
 
« Nous avons des centaines de volontaires qui traduisent ces messages en anglais, en français et en espagnol », explique Haddad ; « à ce jour plus de 1.000 messages ont été traduits ». Le site est hébergé par smallworldnews, une plateforme de journalisme citoyen. Les messages traduits sont ensuite diffusés sur Twitter et Facebook.
 
 
*Twitter est un réseau de micro-blogging permettant de diffuser à une liste de suiveurs (followers) des messages de 140 signes maximum, appelés tweets. Il joue un rôle important dans la révolte égyptienne et la diffusion d’informations. Les médias égyptiens sont en effet des médias de propagande, et les  journalistes internationaux, peu présents au début des émeutes, se sont vu mettre des bâtons dans les roues par la police locale, inféodée au régime Moubarak : nombre d’entre eux se sont vus confisquer leur matériel et ont été arrêtés.  
 
**Say Now est une société spécialisée dans le traitement de la voix sur internet, rachetée par Google au début de l’année.