Le long métrage de la réalisatrice américaine d’origine iranienne Maryam Keshavarz, « Circumstance », a remporté le prix du public au festival américain du film indépendant Sundance. Le film, qui relate les aventures de deux jeunes amies de seize ans dans un Iran parallèle, celui de la nuit, a été tourné au Liban avec l’aide de la société de production ..né.à Beyrouth.

« La réalisatrice cherchait un lieu de tournage qui ressemble géographiquement à l’Iran, où se déroule l’histoire du film », explique au Commerce du Levant le directeur de ..né.à Beyrouth et producteur exécutif du film, Pierre Sarraf. « Circumstance »  sera distribué aux Etats-Unis et en France, « mais nous ne savons pas encore s’il le sera dans la région », ajoute-t-il.
 
« Nous avons réussi à faire valoir le Liban comme lieu de tournage grâce aux talents et au parc de matériel disponibles, à des prix relativement compétitifs, sans parler du climat qui joue un rôle important », poursuit Sarraf. Le tournage a mobilisé une cinquantaine d'employés libanais, techniciens, caméramen, maquilleurs, figurants, acteurs...etc. 
 
Selon lui, tourner un film au Liban coûte 25 à 30% moins cher qu’en Europe, ou dans certaines villes de la région comme Dubai, même si les pouvoirs publics n’apportent aucun soutien au secteur. Aux Emirats Arabes Unis, au Maroc ou encore en Jordanie, de nombreuses facilités sont accordées aux producteurs, notamment au niveau du fret et de l’octroi de licences. « Il y a aussi des pays, comme l’Irlande par exemple, qui ont mis en place un système fiscal très avantageux, permettant à la production de déduire près de 10% du coût du film », souligne Pierre Sarraf.   
 
..né.à Beyrouth est une société de production de publicités et de courts et longs métrages, fondée en 2004 par Pierre Sarraf, Wadih Safieddine et Karim Makhlouf. Outre « circumstance », elle a co-produit en 2010 un film français réalisé par Hervé Jacubowicz, intitulé Le temps de la balle. Ce film, dont l'action se déroule au Kurdistan, a également été tourné au Liban.
Actuellement, « nous finalisons un documentaire sur l’instrumentalisation du vidéo clip dans le monde arabe, qui sera diffusé en juin », indique Sarraf.
..Né.à Beyrouth organise aussi depuis neuf ans le Festival du film libanais.