Le nombre total d’utilisateurs de Facebook dans le monde arabe a progressé de 78 % en un an pour atteindre 21,4 millions de personnes fin décembre 2010. Le taux de pénétration global reste toutefois relativement faible, à 6,77%.

Ces chiffres ont été publiés dans le premier rapport sur les médias sociaux dans le monde arabe (Arab Social Media Report), conçu et rédigé par le programme d’innovation et de gouvernance de la  Dubai School of Government.
 
Selon ce rapport, les plateformes de socialisation telles que Facebook ou Twitter vont jouer un rôle primordial dans l’organisation des mouvements civils et sociaux dans le monde arabe, spécialement auprès des jeunes (15-29 ans). Cette tranche d'age concentre près du tiers de la population arabe, 40 % de ses internautes et 75 % de ses utilisateurs de Facebook.
 
Le rapport estime que ces réseaux sociaux, très bien intégrés par les jeunes, devraient contribuer à promouvoir l’engagement citoyen dans la région, et à créer des opportunités d’emplois et de développement. A titre d’exemple, le rapport cite l’activisme des jeunes sur les réseaux sociaux en juin dernier au Liban, qui a permis de renvoyer une loi sur les transactions électroniques devant les commissions parlementaires. Il donne également l’exemple de la Tunisie, où la proportion des utilisateurs de Facebook a augmenté de 8 % en deux semaines, à la suite des émeutes de janvier.
 
Ce sont les Emirats arabes unis qui détiennent le record de la région, avec plus de 45 % de la population connectée sur Facebook. Ils font même partie du top 10 mondial.
 
Le Liban affiche quant à lui un ratio de 23,11 %. Dans sa catégorie (celle des pays émergents), il fait figure de bon élève, surtout lorsqu’on compare ce pourcentage à divers indicateurs de développement, dont le revenu par personne (8 000 dollars environ), et le taux de pénétration internet (23,68%).
 
Le rapport analyse également la répartition par sexe des utilisateurs de Facebook dans le monde arabe : le ratio est de deux hommes pour une femme. En comparaison, la moyenne mondiale affiche une légère surreprésentation des femmes, à 54 %. Ces données sont en ligne avec les niveaux de participation politique et économique des femmes dans la région, et leur accès à la santé et à l’éducation. Le Liban fait figure de pays le plus équilibré  à ce niveau, avec 55 % d’hommes et 45 % de femmes.
 
La Dubai School of Government a été créée en 2005 pour promouvoir les principes de bonne gouvernance dans la région. Pour produire son premier rapport, l’équipe de chercheurs a analysé les  données des utilisateurs d’internet dans les 22 pays arabes ainsi qu’en Iran et en Israël.