Les stations d’essence risquent de se retrouver à sec vendredi. Le ministre démissionnaire Gebran Bassil s’est encore abstenu cette semaine de publier la liste des prix des carburants, maintenant les prix inchangés  alors qu’ils auraient dû augmenter dans le sillage de la flambée du brut.

Mercredi dernier, Bassil avait également refusé d'augmenter les prix, mais il avait fini par le faire quelques jours plus tard sous la pression des importateurs de pétrole.
 
Interrogé sur les raisons de la répétition de ce scénario, le ministère n’a pas souhaité répondre au Commerce du Levant. Le même traitement semble avoir été infligé aux importateurs de pétrole à qui Bassil avait pourtant promis de répercuter les hausses internationales en attendant une éventuelle baisse des taxes sur l’essence.  « Nous avons appelé le ministère  à plusieurs reprises mais nous n’avons pas obtenu de réponse claire », a déclaré le président de l’Association des importateurs de pétrole, Maroun Chammas, dans une conférence de presse.
 
Le fait que les cours mondiaux ne soient pas répercutés sur le marché local pénalise les importateurs de pétrole et crée une distorsion sur le marché, a-t-il souligné. D’autant que les annonces successives de baisses des droits d’accises du ministre Bassil et de son homologue des Finances, Raya El Hassan, ont poussé les consommateurs à retarder leurs achats. Les stocks sont donc au plus haut, a-t-il ajouté.
 
Estimant que ce n’est pas aux importateurs de payer le prix de l’incapacité des uns et des autres à prendre des décisions, Chammas a prévenu que l’essence ne sera pas livrée aux stations si la nouvelle liste des prix n’est pas publiée vendredi.