Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a dénoncé jeudi le nouveau projet de loi du travail proposé par le ministre Boutros Harb, affirmant qu’il ne respecte pas « les normes internationales ». « Nous allons déposer une plainte auprès de l’organisation internationale du travail », a-t-il indiqué dans une conférence de presse.

Ghosn a commencé par critiquer la définition du salaire dans le texte, estimant qu’elle est restrictive. 
Il a ensuite évoqué les conditions de licenciements. Le texte accorde à l’employeur le droit de terminer les contrats de travail en cours en cas de force majeur ou pour des raisons économiques comme la réduction de la taille de l’entreprise, le changement du système de production ou la cessation des activités, après en avoir discuté avec le ministère du Travail. « Nous considérons que les cas de forces majeurs et les circonstances économiques sont des prétextes permanents pour licencier des travailleurs. », a déclaré le président de la centrale syndicale.
« De plus le projet ne comble pas une lacune majeur de la loi actuelle, qui est l’absence de sanctions à l’égard de l’employeur en cas de détournement de la loi ou des droits des travailleurs pour réaliser des profits illicites. »
De plus, la loi actuelle permet à  l’employeur de licencier le salarié s’il a commis intentionnellement des erreurs portant atteintes à l’intérêt de l’entreprise. Or le caractère intentionnel a été enlevé du nouveau texte, a déploré Ghosn. 
 
Pour ce qui est des droits syndicaux, Ghosn a critiqué le fait que le nouveau texte classifie les syndicats sur une base sectorielle et non pas par catégorie comme c’est le cas actuellement. « Le projet de loi prive aussi les employés du secteur public du droit de former leurs syndicaux propres », a-t-il conclu.