Un homme d'affaires libanais, Ziad Takieddine a été interpellé samedi à l'aéroport parisien du Bourget, alors qu'il rentrait de Libye, les douanes ayant saisi 1,5 million d'euros en liquide dans son avion, a appris l’AFP auprès du parquet de Bobigny (région parisienne).

Placé en garde à vue, il a été remis en liberté dimanche soir, mais une enquête préliminaire, portant sur des « manquements aux obligations déclaratives » et une « suspicion de blanchiment » a été ouverte, a indiqué le parquet.

L'enquête a été confiée au Service national de la douane judiciaire.
Interrogé lundi soir par la radio publique France Info, Takieddine a démenti avoir « ramené de l'argent de Libye ». « Oui, j'ai rencontré Kadhafi, mais je n'ai pas ramené d'argent, pas du tout », a-t-il affirmé. « C'est une campagne de dénigrement. On m'a interrogé sur mon déplacement en Libye et voilà. Cela a été un peu long. Il fallait expliquer pourquoi j'y suis allé et ce que j'ai fait là-bas. »

En France, le nom de Ziad Takieddine est connu pour avoir été cité comme un possible intermédiaire dans une complexe affaire de vente d'armement au Pakistan. Ce contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994 a été lié, dans une enquête judiciaire, à un attentat qui a coûté la vie à 11 Français travaillant à la construction de ces navires en mai 2002 à Karachi. La justice française cherche à savoir si cet attentat était une représailles à l'arrêt du versement de commissions par la France.

Interrogé par les auteurs d'un livre-enquête sur cet attentat, Ziad Takieddine avait par ailleurs affirmé être intervenu pour la libération des infirmières bulgares détenues en Libye de 1999 à 2007. Ces infirmières furent libérées le 24 juillet 2007 notamment grâce à l’intervention de la France et en particulier de Cécilia Sarkozy, alors épouse du président Nicolas Sarkozy .