Le ministre démissionaire du Tourisme, Fadi Abboud, a présenté vendredi un projet d’établissement d’un centre de conférences et d’expositions sur une surface de plus de 38.000 m2 à Dbayé.
 
Le projet avait été proposé une première fois dans le cadre d’un plan de développement du tourisme au Liban approuvé en Conseil des ministres en mars 2010. Mais aucune mesure concrète n’a été prise depuis en raison des blocages administratifs, a expliqué le ministre Abboud lors d'une conférence de presse, en pointant du doigt le ministère des Finances.    
 
L’idée est de charger un opérateur privé de construire puis de gérer un centre de conférences et d’expositions sur 25 terrains appartenant à l’Etat d’une surface totale de 38.623 m2, autour du Palais des Congrès Emile Lahoud à Dbayé.
 
L’objectif au niveau national est de développer le tourisme d’affaires, généré par les congrès, les conventions d'entreprise, les foires, les salons, les séminaires…etc.
Le Liban ne compte actuellement que trois centres d’expositions : le centre provisoire BIEL dont la licence arrive à expiration cette année, le Forum de Beyrouth qui est trop petit et qui ne dispose pas de places de parking suffisantes et enfin la foire Rachid Karamé qui n’accueille que des évènements locaux, a indiqué Abboud.
 
Selon lui, Dbayé est une zone idéale pour ce type de projet : outre la disponibilité des terrains publics, la région est facilement accessible, et elle dispose des infrastructures nécessaires avec plus de 1600 chambres d’hôtel disponibles au Metn et au Kesrouan ainsi que des  centres commerciaux et des divertissements attractifs pour les visiteurs potentiels.
 
L’établissement d’un tel projet en dehors de la capitale permet également de désencombrer Beyrouth et d’encourager la décentralisation, sans parler de l’importance de dynamiser la région, où le taux d’occupation des hôtels stagne à un niveau annuel de 20%, a-t-il ajouté.
 
Après avoir obtenu l’accord de principe du Premier ministre sortant Saad Hariri, le ministère du Tourisme a entrepris les démarches administratives nécessaires pour pouvoir utiliser les propriétés publiques. Mais le processus a buté au niveau du ministère des Finances, qui a invoqué le risque de conflit d’intérêt avec le Palais des congrès ainsi que la nécessité d’élaborer une étude de faisabilité.
 
« Nous avons répondu au ministère que ce projet est complémentaire au Palais des congrès, qui pourra continuer a être géré par l’Union des municipalité du Metn ou confié  à l’opérateur désigné », a indiqué Abboud.
Quant à l’élaboration d’une étude de faisabilité, cela ne peut être fait qu’après avoir obtenu un accord préliminaire sur l’utilisation des terrains dont la surface et la valeur sont des données essentielles pour étudier la faisabilité du projet, a-t-il poursuivi.
 
« Un an plus tard, le projet est toujours dans les tiroirs du ministère des Finances, et le Liban rate des occasions importantes au niveau du tourisme d’affaires » a conclu Fadi Abboud.