Le secteur des œufs est au bord de la faillite : c’est le message que les producteurs d’œufs essayent de transmettre. 

Les producteurs de la Békaa et du Nord ont organisé un mouvement de protestation mardi, à quelques jours de la fin du programme de soutien aux exportations d’IDAL.

Le programme Export Plus prévoyait en effet une subvention de 5 dollars sur la caisse d’œufs, avec une réduction de 20% par an, sur une période de 5 ans. Or cette période vient à échéance en avril, ce qui place les producteurs d’œufs dans une situation délicate. Ils demandent aux autorités compétentes de le renouveler.

« Le secteur est déficitaire depuis plus de 15 mois », explique le vice-président de la coopération d’œufs à Zahlé, Ziad Kehdi. « Cette situation est due principalement à une flambée du prix du fourrage, notamment du maïs et du soja, qui atteint aujourd’hui respectivement les 345 dollars et 600 dollars la tonne. C’est pourquoi nous espérons une abolition des droits de douanes sur ces deux denrées, qui varient entre 15 et 20 dollars la tonne. En plus, la production libanaise est excédentaire : sur les 4000 caisses produites tous les jours, 3000 sont consommées localement, le reste est exporté vers l’Irak », explique-t-il.

Or, le marché irakien est proche de la saturation, en raison d’une production locale de plus en plus importante, mais aussi d’une forte concurrence turque et syrienne, leur production étant subventionnée, souligne-t-il.

Selon Kehdi, le coût de production d’une caisse d’œufs au Liban est de 28, voire 30 dollars, alors qu’il était de 17 dollars il y a quinze mois. Quant au prix de vente, il se situe à 24 dollars. Selon d’autres sources, le prix a même atteint 12 dollars par moments, « un prix tributaire de l’offre et de la demande ».

« La situation est catastrophique pour les producteurs », explique Kehdi. « Nous avons des traites à payer pour les prêts contractés, notamment dans le cadre du programme Kafalat. Les banques ne nous octroient plus de crédits en raison de la situation du secteur », ajoute-t-il.