Un article du Dossier

Chiffres-clés 2010

Selon les estimations, le PIB réel du Liban a augmenté entre 7 et 8 % l’année dernière, un chiffre en ligne avec les performances des quatre dernières années.
Depuis 2007, le Liban affiche un taux de croissance moyen de plus de 8 %, ce qui lui vaut d’être classé deuxième dans la région et 12e mondialement.
Comme les années précédentes, la demande interne a été vigoureuse, stimulée par les entrées de capitaux, mais aussi par la forte hausse des crédits bancaires.
Tous les indicateurs du secteur réel ont affiché une progression annuelle : le volume du fret maritime destiné au marché local, les livraisons de ciment, les ventes immobilières, le nombre de touristes, les dépenses des touristes, la valeur des chèques compensés ainsi que la vitesse de circulation de la monnaie qui a augmenté de 2,2 %.
Ces indicateurs sont les plus significatifs puisqu’ils ont permis d’expliquer statistiquement environ 90 % de la croissance du PIB durant la dernière décennie, soulignent les analystes de Bank Audi.
Mais la variation annuelle cache une croissance à deux vitesses : très forte au premier semestre, plus lente au deuxième. Un net ralentissement a été surtout observé à la fin de l’année, période de forte tension politique.
Sur l’ensemble de l’année, l’indicateur synthétique moyen de la Banque du Liban, un indicateur composite de l’activité économique, a ainsi augmenté de 10,5 %, contre 13,8 % en 2009.
La croissance de cet indicateur a été divisée par deux au quatrième trimestre, passant de 15,7 % au cours des trois derniers mois de 2009 à 7,5 % durant la même période de 2010. En décembre, l’indicateur a même reculé de 4,2 % par rapport au mois précédent.
La paralysie du gouvernement et le durcissement des discours politiques dans les camps du 8 et du 14 Mars ont sapé la confiance des acheteurs immobiliers et des consommateurs. Signe du ralentissement de la consommation dans le pays : la valeur des importations a baissé mensuellement de 24 % en décembre.
Or, le commerce et la construction sont les principaux moteurs de l’activité économique au Liban, avec le secteur touristique qui lui, en revanche, a bien résisté.
Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, chiffre le recul de l’activité commerciale au dernier trimestre à 20 % en rythme annuel.
Quant aux secteurs primaires et secondaires, ils ont affiché une performance relativement favorable, mais leur contribution à la croissance du pays reste très marginale.
Il faudra attendre la publication des comptes nationaux de 2010 pour connaître leur valeur ajoutée, mais en 2009 déjà, la contribution de l’industrie dans le PIB était tombée de 7,82 % à 7,5 %, et celle de l’agriculture de 5,83 % à 4,88 %.
Les indicateurs disponibles au niveau industriel reflètent toutefois un certain dynamisme. Les importations d’équipements industriels, qui donnent une indication sur l’évolution des investissements dans le secteur, ont augmenté de plus de 15 % sur un an.
Quant aux exportations industrielles, elles ont progressé de 21,9 % en rythme annuel.
Pour ce qui est du secteur agricole, sa composante locale a été stable en 2010, affirme la Bank Audi. Les exportations du secteur en revanche ont augmenté de 10,5 % en volume. La croissance en valeur est plus importante, 26 %, grâce au regain des prix des produits agricoles. La banque souligne que l’agriculture libanaise bénéficie de terres fertiles, de ressources hydrauliques abondantes et d’un climat favorable. Mais elle souffre d’un manque de sophistication des pratiques agricoles et des techniques de commercialisation. L’absence de contrôle de qualité et l’usage excessif de pesticides n’arrangent rien, sans parler des difficultés d’accès au financement.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le secteur a bénéficié de 107,3 millions de dollars de crédits subventionnés par la BDL. Un protocole d’entente a également été signé entre le ministère de l’Agriculture et l’Association des banques du Liban sur l’octroi de prêts bonifiés d’un montant allant de 2 000 à 16 000 dollars sur quatre ans, pour soutenir les PME du secteur.
Mais le chemin est encore long. En attendant, le Liban achète plus de 80 % de ses besoins à l’étranger. Les importations agricoles ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2010, soit neuf fois la valeur des exportations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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