Que ce soit à Bikfaya ou à Bhamdoun, les professionnels du tourisme sont formels : ces lieux de villégiature de la montagne libanaise d’ordinaire très prisés des Arabes du Golfe ont accueilli moitié moins de visiteurs cet été.

A Bhamdoun, qui accueille en majorité des Koweïtiens, des Irakiens et des Saoudiens, l’affluence touristique est réduite de moitié, selon Nadim Moujaes membre du conseil de la municipalité. Un constat partagé par Michael Abou Rjeily, copropriétaire du restaurant italien Olivo, dont l’activité a baissé de 50% en ce début de saison. Le taux de remplissage de l’hôtel Carlton est de 20% contre 80% à la période correspondante de l’année dernière. Une centaine de mètres plus loin sur la route principale du village, l’hôtel Four Points Sheraton atteint généralement son pic de réservations à la mi-juillet.

Pourtant, son gérant Edmond Khouly déclare : « Les réservations ont diminué de moitié par rapport à 2010. Même nos clients habituels ne sont pas venus cette année ».

Une explication à cette désaffection : les touristes arabes qui se rendent au Liban en empruntant la route de Daraa en Syrie ne prennent pas le risque de voyager, même si officiellement le trajet est « sécurisé ». Quitte à prendre l’avion, les touristes de la région ont préféré cette année se diriger vers la Turquie de préférence au Liban considérée plus perméable aux troubles régionaux.

A Bikfaya, qui attire une clientèle surtout syrienne et jordanienne, pour de plus courts séjours, la fréquentation touristique est tout aussi basse. Le Merry Land Hotel affiche une diminution générale de 60% et une chute brutale des réservations allant de 30 à 35% après la manifestation de Tripoli à la mi-juin contre le régime syrien qui a provoqué la mort de sept personnes. « Sur la dizaine d’étrangers des pays arabes qui sont propriétaires de résidences secondaires à Bikfaya, seuls la moitié ont répondu présents en 2011 et ils ne séjournent qu’une à deux semaines », explique la municipalité.
Le jeûne musulman du mois de Ramadan débutant cette année le 1er août, les chances d’un rattrapage de la saison le mois prochain sont maigres, mêmes si certains optimistes proclament qu’il est encore trop tôt pour faire le bilan de la saison.