Le Liban aurait-il pu éviter le nouveau différend qui l’oppose désormais à Israël en ce qui concerne la délimitation de leur frontière maritime ? Ce litige qui est né officiellement le 10 juillet 2011 (voir notre dossier page 56) sera au centre de l’activité diplomatique entourant le Liban dans les prochains mois. Il n’est pas exclu qu’il soit un jour le motif d’une nouvelle guerre. Il entache sans l’entraver le programme d’exploration des gisements gaziers offshore que le gouvernement s’apprête à lancer – en retard sur Israël – dès 2012. Autant d’éléments qui en font déjà un dossier très “chaud”.
Pourtant, sur cette question comme sur mille autres concernant la vie quotidienne des citoyens, ou les intérêts stratégiques du pays, l’État libanais a encore une fois fait montre de désinvolture. Beyrouth n’est pas en tort, bien au contraire, mais les autorités n’ont pas agi de façon suffisamment rapide, précise et concertée, dans le cadre d’une politique globale établie au plus haut niveau.
Quel contraste avec la machine de guerre israélienne et sa capacité à actionner en même temps une impressionnante série de leviers : des actes politiques précis à l’action diplomatique, en passant par la propagande médiatique… Ce n’est pas la raison du plus fort qui est aujourd’hui à l’œuvre, mais celle du plus malin.