Le Conseil des ministres a approuvé mardi un décret destiné à réduire en moyenne de 80% les tarifs de la transmission de données au Liban, dont le service Internet, mais aussi les lignes dédiées (leased lines) utilisées par les entreprises.

La nouvelle grille établie par le ministère des Télécoms vise à corriger les aberrations tarifaires qui faisaient du Liban l’un des pays les plus chers au monde en matière d’Internet. Elle entrera en vigueur le premier jour du mois suivant la publication du décret au Journal officiel soit début octobre maximum.

Le décret dont Le Commerce du Levant a pris connaissance concerne à la fois les prix de gros, qui intéressent les fournisseurs de service Internet et certains gros utilisateurs, que les prix au détail, destinés au grand public.

Le prix du E1 (2400 Mbps), l’unité de mesure de la bande passante internationale, est ainsi réduit de 2700-3000 dollars par mois, à 300 dollars (auxquels s’ajoutent dans certains cas un coût d’interconnexion de 100 dollars).

Pour les entreprises, il sera désormais possible d’obtenir pour 150 dollars une ligne dédiée de 256 kbps, alors que ce service n’était accessible auparavant qu’à partir d’un abonnement mensuel 5480 dollars ! Bien entendu des offres sont aussi disponibles pour des lignes dédiées à des vitesses plus rapides.

En ce qui concerne le grand public, l’offre la moins chère du ministère des Télécommunications tombe de 23 dollars à 16 dollars par mois, sachant que la vitesse de connexion est multipliée par huit (de 128 kilobit/seconde à 1 Mégabit/s) et la capacité de consommation est multipliée par deux (de 2 à 4 Giga Bytes).

Pour une vitesse de 1 Mbps, qui est désormais le seuil de démarrage, une autre offre est prévue à 25 dollars pour 10 GB, soit une consommation mensuelle multipliée par cinq, une vitesse multipliée par huit pour un prix augmenté de 9%.

L’offre la plus haute, concernant le service HDSL, soit une vitesse maximale de 2 Mbps symétrique en download et en upload, passe de son côté de 200 dollars par mois à 150 dollars pour une consommation multipliée par cinq (de 8 à 40 GB par mois).

Les prix pratiqués par le ministère (à travers Ogero) qui assure selon lui actuellement 55% des 224.000 abonnements Internet servent de référence (benchmark) pour le reste des acteurs du secteur privé, à savoir les DSP (Data Service Providers, une spécificité libanaise) et les ISP (Internet Service Providers).

Le décret prévoit des grilles tarifaires spécifiques suivant les circuits de distribution des données : elles peuvent être vendues directement au client final par le ministère ; le client peut s’abonner à un ISP qui se fournit directement auprès du ministère, ou bien passer par un DSP qui se fournit chez le ministère. A chaque étape, des tarifs spécifiques sont définis.

Le décret fixe aussi les tarifs au détail pour les entreprises et pour les établissements éducatifs, ces derniers bénéficiant de réductions.
Cette baisse des prix était devenue indispensable pour permettre la hausse de la demande que va forcément induire l’augmentation de la capacité du réseau de transmission de données à travers l’arrivée prévue de la 3G cet automne et l’achèvement du réseau de fibre optique d’ici à fin 2012.