Le quotidien arabophone Al-Akhbar a lancé une édition anglaise en beta de son site fin août. La version définitive devrait sortir d’ici à la fin de l’année.

Présentant, à l’instar de la version arabe, des nouvelles politiques, économiques, sociales, culturelles, etc., le site est composé majoritairement d’articles traduits de la version arabe. Sa structure est toutefois plus aérée, avec davantage de photos. Le site offre aussi des blogs.
 
« Beaucoup de discussions et de débats sont retranscrits dans la presse arabe, mais ne passent pas le filtre de la presse anglophone, qui se focalise davantage sur les nouvelles », explique Hicham Safieddine, directeur de la rédaction. « Notre objectif est de mettre en avant ces points de vue différents ».
 
Ciblant en priorité une population jeune, d’origine arabe, répartie en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays de la région, Al-Akhbar en anglais aimerait attirer plus de lecteurs que la version arabe. Le quotidien compte 1300 « followers » sur Twitter et 650 fans de sa page Facebook.
 
Une équipe d’une douzaine de personnes, entre designers, journalistes et traducteurs, y travaille. « Nous sommes à la recherche de journalistes », avance Safieddine, notamment pour développer la partie non liée à la traduction.
 
L’investissement requis pour le développement du site, entièrement réalisé en interne, n’a pas été dévoilé. Des versions pour iPad et iPhone sont prévues dans un futur proche.
 
Pour le moment, Al-Akhbar en anglais n’affiche pas de publicités : « Nous préférons d’abord construire le site, développer le contenu, augmenter le trafic, puis nous réfléchirons à la manière de le monétiser avec de la publicité », affirme Safieddine.
 
Al-Akhbar en anglais fait face pour les nouvelles locales à la concurrence des sites NowLebanon, Daily Star et Naharnet, installés sur le marché depuis plus longtemps. « Nous allons bientôt introduire une section « top news » pour diffuser davantage d’informations, explique le directeur de la rédaction, et notre grande force est notre lien avec une rédaction arabe. Sur les analyses et les articles d’opinion, notre ambition est de rivaliser avec les journaux internationaux tels le New York Times et le Guardian, avec un journal véritablement panarabe ; Al-Akhbar a acquis une réputation mondiale grâce à sa couverture des câbles de Wikileaks, du conflit arabo-israélien et de sa perspective économique et politique différente ».
 
Al-Akhbar a été lancé le 14 août 2006 par les journalistes libanais Joseph Samaha (décédé en 2007) et Ibrahim al Amine, avec un investissement initial de 5 millions de dollars. Dans un paysage médiatique où la plupart des journaux et des chaînes de télévision sont liés à des partis ou des courants politiques, Al-Akhbar revendique des affinités avec le Hezbollah. Ses principaux actionnaires sont Hassan Khalil et Nagib Mikati.