Le ministère des Télécommunications libanais a entamé des négociations avec Cyta, l’autorité de télécommunications de Chypre, pour augmenter la capacité de la bande passante internationale dont bénéficie le Liban pour le transfert de données et assurer une solution de repli à IMEWE.
« Le Liban a besoin d’assurer une redondance au câble IMEWE, qui a connu cinq à six pannes en un peu plus de trois mois de fonctionnement », explique Firas Abi Nassif, conseiller du ministre des Télécoms.
Les négociations portent sur la location ou l’achat par le Liban de bande passante sur le câble Alexandros, qui relie l’Égypte à Marseille en passant par Chypre. Le Liban y aurait accès à travers le câble Cadmus, qui le connecte à l’île voisine. « La capacité d’Alexandros est de 960 Gigabits par seconde (Gbps) », estime Abi Nassif. Chypre y a réalisé un investissement important et veut le rentabiliser en louant ou vendant de la bande passante. À titre de comparaison, la capacité actuelle de IMEWE est de 120 Gbps. Le conseiller mise sur un accord d’ici à deux mois.
En parallèle, le Liban prépare d’ores et déjà le remplacement du câble Cadmus, construit en 1997 et dont la durée de vie est d’environ vingt ans. Le Liban et Chypre seraient partenaires à parts égales dans un nouveau câble, baptisé Europa, du nom de la femme phénicienne qui a donné son nom au continent européen. La contribution du Liban à sa construction serait de moins de 10 millions de dollars, auxquels s’ajoutera le coût des équipements. « Le processus va durer environ quatre ans, entre les négociations et le chantier proprement dit. En tout cas, nous ne sommes pas pressés de le terminer pour ne pas payer des frais de maintenance et d’opération sur deux câbles en même temps. » Le Liban est en effet propriétaire de Cadmus à 36 % et à ce titre responsable d’une partie des frais s’y rattachant.
En attendant, le câble Cadmus devrait être upgradé « dans les prochaines semaines », selon Abi Nassif, pour passer d’une capacité de 10 à 200 Gbps. Le Liban n’en utilise aujourd’hui que 3 Gbps, la moitié de la capacité étant utilisée en redondance. « Nous attendons l’upgrade avant d’augmenter la capacité que nous utilisons pour des raisons de coût », affirme le conseiller. Quant à IMEWE, qui fournit aujourd’hui le gros (10 Gbps) de la bande passante internationale du Liban, il devrait également bientôt subir un upgrade : « Nous ouvrons 20 Gbps de plus. »
Longtemps à la traîne, le réseau de télécommunications libanais est en train d’être progressivement amélioré : outre l’augmentation de la capacité internationale, qui a commencé à se faire sentir avec la mise en service du câble IMEWE en juillet 2011, le réseau local de fibre optique est en cours de construction. « La première phase devrait être achevée fin 2012 », annonce Abi Nassif. Les opérateurs de téléphonie mobile ont également commencé à déployer la technologie de troisième génération (3G) en novembre de cette année.

 

Les prix de la 3G amenés à baisser ?

La technologie de troisième génération (3G), qui permet un meilleur transfert des données et de la voix, a été lancée en novembre de cette année par les opérateurs de téléphonie mobile. Le prix d’entrée est de 10 dollars par mois pour une consommation de 100 mégabytes (MB) et arrive jusqu’à 99 dollars pour une consommation de 5 GB. La communauté tech du Liban avait réagi en soulignant que les prix restaient élevés pour les capacités demandées. Firas Abi Nassif affirme que le gouvernement songe à diminuer les prix des plans de haute consommation de la 3G, mais uniquement après que l’ADSL soit optimal. « Nous ne voulons pas que la 3G se substitue à l’ADSL encore défaillant, explique Abi Nassif. Le réseau n’est pas encore complet ni mûr pour supporter un tel trafic. »