Michel Daher, fondateur de la marque de céréales Poppins et actionnaire majoritaire du site américain de courtage FXCM, a investi 10 millions de dollars dans bonds.com, une plate-forme américaine dédiée aux marchés obligataires sur Internet.
Master Capital Group décline l’offre pour la région MENA en exclusivité.

Michel Daher, déjà actionnaire majoritaire du site de courtage américain FXCM (Forex Capital Markets), a procédé à un investissement d’environ 10 millions de dollars dans la plate-forme électronique américaine bonds.com, spécialiste des solutions Internet pour le marché obligataire.
Cet investissement lui permet d’accéder au conseil d’administration de la start-up fondée fin 2008 et cotée à la Bourse américaine. Henri Chaoul, qui dirige Master Capital Group, a également été nommé au sein du conseil d’administration de bonds.com.
Pour Michel Daher, fondateur de la marque libanaise de céréales Poppins, cette participation entre dans la logique de ses précédents investissements dans le secteur du courtage en ligne. En 2010, le financier libanais a acquis des parts (directes et indirectes) dans Currenex ainsi que dans Liquidnet, deux autres places de marché américaines sur Internet, qui fournissent les cours des actions et des changes.
« Il y a évidemment une dimension de capital-risque dans ce nouvel investissement : la prise de risque est élevée et nous espérons un retour sur investissement également élevé dans les deux à trois ans. Mais la volonté du groupe Daher est d’abord de se positionner comme un acteur global du courtage en ligne et des places de marchés pour développer notamment ces solutions dans les pays arabes », explique Henri Chaoul. Comme pour la plate-forme FXCM ou celle de Currenex, Master Capital Group a obtenu l’exclusivité de bonds.com pour la région MENA (Turquie comprise).
« Le courtage en ligne n’est ici qu’à ses balbutiements, mais il se développe. Malgré la crise financière, il y a abondance de liquidités dans la région qui cherchent à s’investir », précise Henri Chaoul, qui poursuit : « La plate-forme bonds MENA permettra aux investisseurs arabes d’accéder aux marchés obligataires américains ou européens depuis chez eux, mais elle s’enrichira également des offres des grandes institutions régionales. »
Bonds.com est pour l’heure sans concurrent direct. « Pour la première fois, les offres des grandes institutions sont lisibles et exécutables en temps réel. »
Bonds.com regroupe déjà quelque 70 000 cotations en temps réel disponibles sur le marché obligataire quotidiennement. Elles proviennent des grands acteurs institutionnels comme Goldman Sachs, Jefferies, Morgan Stanley, Crédit suisse, Citigroup… En tout, une cinquantaine, parmi les plus importants, postent déjà leurs offres sur le site. Bonds propose également 500 à 1 500 offres uniques de prix vendeurs/acheteurs (bid and ask) par jour. « Entre fin 2009 et fin 2011, le volume des transactions sur cette plate-forme a quintuplé », fait valoir Henri Chaoul. À ce jour, Bonds.com effectue également 15 000 transactions mensuelles, pour le compte de ses clients. La plate-forme se rémunérant sur une commission à la transaction.
« Bonds.com se veut la “source de liquidité”, qui permet de pourvoir les plus bas prix du marché, mais qui offre aussi à tout investisseur potentiel la possibilité de décliner sa propre demande d'achat ou de vente sans aucuns frais supplémentaires. »
Jusqu’à présent seuls les marchés des actions, des matières premières, ou des changes étaient accessibles via des sites de courtage en ligne. « Internet a révolutionné l’approche et l'usage de ces marchés », explique Henri Chaoul, qui poursuit : « Le marché obligataire était resté à l’écart de cette révolution car il est plus difficile à appréhender pour un novice et il est surtout alimenté par les investisseurs institutionnels : banques, entreprises ou fonds d’investissement. » D’ailleurs seuls, pour l’heure, les institutionnels ont un accès direct à bonds. Pour les particuliers, le site – comme sa version régionale – offre des services e-mail ou téléphone.
D’autres investisseurs (américains) ont également abondé au capital de bonds. Parmi eux : Oak Venture Capital, GFI Group, UBS et Jefferies. En tout, la start-up a levé 16,6 millions de dollars à la mi-décembre. Michel Daher en reste cependant le plus important investisseur privé.