Après des années d'atermoiements, l’Institut National de la Vigne et des Vins libanais (INVV) pourrait enfin voir le jour. Les différents acteurs semblant désormais prendre au sérieux la création de cet institut, censé réguler le secteur du vin au Liban et promouvoir son image de marque à l’étranger.

« Le dossier est en train de se débloquer », se félicite Zafer Chaoui, président de Château Ksara, qui escompte le lancement de l’INVV « d’ici à un an ».

Les nouvelles modalités de cet institut sont encore mal connues, mais « ce sera vraisemblablement un institut de droit privé », contrairement à la première mouture, votée en 2000, qui tablait sur la mise en place d’une institution de droit public. Ce qui obligeait, du même coup, l’Etat à participer à son financement, le point sur lequel avaient achoppé toutes les négociations jusqu’à présent.

« Les modalités de l’implication financière de l’Etat restent suffisamment floues pour ne pas entraver la création de l’INVV», reprend Zafer Chaoui. « Nous nous adapterons aux moyens, ce qui compte, c’est de lancer cet institut. Nous en avons un besoin urgent ».

La création de l’INVV devrait être traitée dans les prochaines semaines, selon une source. « Le thème a été abordé au conseil des ministres », fait-elle valoir. Le ministre de l'Industrie Vrej Sabounjian, en pointe sur ce dossier, n’a pas souhaité confirmer. Selon son attaché de presse cependant, le ministre devrait l’annoncer «dans le courant du mois de mars ».

L’idée de l’INVV est née il y a douze ans avec l’article 18 de la loi de 2000 sur la production de vin au Liban et dont le décret d’application a été signé en 2007, mais sans résultat concret. Le gouvernement libanais s'était en effet toujours refusé à y contribuer financièrement même si la loi le prévoyait. Certains avançaient que cette frilosité gouvernementale était liée au problème de l'alcool, des ministres se refusant à voir leur nom associé à pareille production.