Le secteur de l’assurance au Liban « s’est bien défendu » en 2011 dans un contexte régional difficile, a indiqué l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL).
D’après ses chiffres, l’industrie a enregistré une croissance nominale des primes brutes à 1,22 milliard de dollars fin 2011, soit une hausse de 10 % par rapport aux 1,11 milliard de dollars réalisés en 2010. Le nombre de polices d’assurance émises a augmenté de 11 % pour s’établir à 3,47 millions de contrats. Les acteurs du secteur se sont acquittés de leurs obligations par le règlement d’indemnités et de prestations d’une valeur de 577 millions de dollars, en hausse de 20 % par rapport aux 481,8 millions de dollars dus en 2010.
Selon l’ACAL, les cotisations représentent plus de 92 % des revenus totaux des sociétés d’assurances en 2011. Les revenus issus de placements ont, quant à eux, atteint 96,1 millions de dollars (+7 % versus 2010), dont 60,9 % en provenance des assurances-vie.

Les IARD tirent la croissance du secteur

Les assurances non-vie représentent toujours le gros du chiffre d’affaires du secteur. Selon l’enquête annuelle de la revue al-Bayan, les primes d’assurance IARD (incendies, accidents et risques divers) ont augmenté de 7,6 % en 2011, à 869,6 millions de dollars, soit 2,1 % du PIB ou 104,7 dollars par habitant. Le segment IARD avait connu une croissance de 12,3 % en 2010.
Ce sont les assurances médicales qui assurent la majorité de la croissance, avec une progression de 15 % par rapport à 2010. Les primes d’assurance automobile ont, quant à elles, pâti de la faiblesse des ventes de véhicules : elles ont enregistré une croissance de 3 % en 2011, soit le taux le plus bas parmi les principales polices au Liban.
Medgulf a maintenu sa position de leader sur le segment IARD, avec 100,8 millions de dollars de primes générées, suivie par Bankers (79,7 millions de dollars), AXA Middle East (71,6 millions de dollars), Libano-Suisse (56,8 millions de dollars) et Arope (54,9 millions de dollars).
À elles seules, les 10 plus grandes compagnies dans le pays ont généré 554,7 millions de dollars de primes IARD en 2011, contrôlant 63,8 % du marché, contre 64,3 % en 2010.
Le secteur des assurances-vie a, quant à lui, connu une croissance inférieure à celle de l’année dernière : les primes sur ce segment ont augmenté de 3,9 % (contre 15 % en 2010), pour atteindre 369,8 millions de dollars.
 

Medgulf s’agrandit

En avril 2011, le groupe libanais Lutfi el-Zein est devenu le seul actionnaire de Medgulf, la plus grande compagnie d’assurances libanaise, en acquérant les parts de Saudi Oger à travers une transaction financière de 400 millions de dollars, arrangée par Bank Audi et Deutsche Bank.
Ces deux banques ont arrangé un montage financier en plusieurs tranches dont une facilité de crédit de 175 millions de dollars qui a réuni 14 banques.
Il s’agit de la plus grande acquisition à faire l’objet d’un financement syndiqué au Liban. Il s’agit aussi de la plus grande acquisition entre deux acteurs moyen-orientaux depuis 2007 et de la plus grande acquisition d’un groupe d’assurances dans la région MENA.
En février 2012, la Société financière internationale (SFI, groupe de la Banque mondiale), a déclaré avoir investi 124 millions de dollars dans Medgulf, soit 5 % du capital de Medgulf, dans le but de lui permettre de se développer sur de nouveaux marchés de la région MENA.

 

Ouverture d’un bureau des plaintes

La Commission de contrôle des assurances, qui relève du ministère de l’Économie, a mis en place à l’été 2011 une cellule spécialisée dans le traitement des plaintes des assurés.
La cellule composée de quatre personnes a pour objectif principal d’essayer de régler à l’amiable les sinistres entre les deux parties. Le recours à ses compétences est gratuit pour l’usager ; la Commission en assure le fonctionnement administratif. En cas d’échec de la médiation, c’est la voie judiciaire qui prévaut.
Le bureau des plaintes est aussi pour la Commission un instrument de contrôle supplémentaire du comportement des assureurs sur le marché. Car la Commission a un pouvoir de sanction – dont le stade suprême est le retrait de licence – envers les compagnies ne respectant pas leurs obligations contractuelles et légales.
Téléphone du bureau des plaintes : 01/999069.