ll aura fallu près de 12 ans pour que l’Institut de la Vigne et du Vin (INVV) voit enfin le jour. Voulue par la loi de 2000 qui réglemente la production de vin, la création de ce nouvel organisme vient seulement d’être approuvée en Conseil des ministres. Cause de ce retard à l’allumage ? Le rôle de l’Etat, qui devait abonder à son budget de fonctionnement, et qui s’y refusait.

Depuis 2000, ses objectifs n’ont guère changé : l’INVV a pour ambition d’organiser le secteur viticole et vinicole libanais. En clair, cet organisme doit avoir un rôle de « tête de réseau national » pour l’ensemble des acteurs de la filière, en particulier dans la recherche et le développement. « On lui demande de conduire des études – ou de trouver les relais pour assurer ces recherches - pour l’ensemble de la filière viti-vinicole, dans les domaines de la sélection végétale, de la viticulture, de la vinification et de la mise sur le marché des produits », explique Zafer Chaoui, président de Château Ksara (Békaa) qui a œuvré au sein de l’Union Vinicole libanaise (UVL) pour la création de cet institut.

Parmi ses autres buts, l’Institut doit également faire le lien entre les producteurs libanais et l’Organisation internationale du Vin (OIV), un organisme auquel a adhéré le Liban en 2005. « Cet institut doit aussi nous ouvrir de nouveaux marchés en garantissant aux consommateurs la qualité et la provenance des vins qu’ils achètent ».

On ignore, pour l’heure, le montant de son budget de fonctionnement. « L’INVV sera financé par les cotisations de ses membres, des donations et vraisemblablement une aide de l’Etat », précise Zafer Chaoui. En 2000, quand la loi édictant sa création avait été votée, le budget de fonctionnement envisagé tournait alors autour des 500.000 dollars annuels. « Aujourd’hui, il nous importe avant tout de lancer cet institut. Nous pouvons démarrer avec peu : il est possible que l’INVV soit domicilié au sein des bureaux de l’UVL ou de locaux vacants du ministère de l’Industrie à titre gracieux. » Prochaine étape : la nomination de son conseil d’administration (huit membres) et l’élection de son directeur général.

Des structures équivalentes existent dans le monde. En France, par exemple, un institut similaire a été fondé en 1977 afin d’aider le secteur à améliorer sa production. Il emploie 140 personnes et est doté d’un budget annuel de 11 millions d’euros.