Un article du Dossier

Zahlé : à la recherche d'un nouveau souffle

Nada Hraoui aime à le répéter : « Mes clients doivent se sentir dans mon restaurant comme à la maison. On mise sur la simplicité. » Quand des restaurants ouvrent dans un décor de cinéma hollywoodien, la famille Hraoui choisit, elle, de revendiquer le patrimoine régional. « Chez nous, vous savez où vous êtes. Dès l’entrée, le décor vous le dit : un restaurant de terroir et de cuisine familiale. » L’addition est à la mesure : entre 30 et 50 dollars, selon les plats commandés, par personne. Ce choix se reflète jusque dans le décor de cette auberge familiale : tables et chaises de pin, tapis tressés de couleurs vives sur les bancs, avec quelques touches nostalgiques pour un troquet qu’on croirait comme laissé dans son jus… Le samedi, on y retrouve attablés les amateurs de narguilés, venus passer de longues heures à se languir aux rythmes du oud. 
La famille Hraoui est mieux connue pour son implication dans la vie publique libanaise, que pour ses dons en matière de gastronomie. Mais Nada Hraoui le revendique : « J’adore cuisiner. » Le déclic viendra toutefois tardivement : lors du retour à Zahlé de sa belle-sœur en 2011. « Ensemble, nous avons pensé à ouvrir un restaurant. Mon fils et mon neveu nous ont suivies. » Tanbakji a été construit sur un terrain qui appartenait à la famille Hraoui. « 400 000 dollars ont en plus été investis pour lancer le projet », précise Nada Hraoui.
En pure autodidacte, elle a choisi de se faire seconder par Khalil Saloum, un chef de la région, qui lui aussi revendique la simplicité dans l’assiette. « Je veux aider nos clients à se reconnecter avec le terroir et leur faire connaître les produits du Liban et de la Békaa : tout est frais chez nous, rien n’est congelé. Nous cuisinons chaque jour. » L’auberge propose également des plats du jour, inspirés de la cuisine européenne, en particulier italienne. Parmi les spécialités, le poulet décortiqué et mariné au citron et à l’ail, ou le “hommos bel qawarma”. En hiver, Tanbakji reçoit environ 80 convives les jours de week-end, contre 120 à 150 l’été. « Nous sommes ouverts toute l’année, ce qui est rare dans la région où les restaurants sont plutôt saisonniers. »

Localité : Ksara
Fondé en 2011
Investissement : 400 000 dollars
Employés : entre 15 et 20

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