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Zahlé : à la recherche d'un nouveau souffle

Du poivre vert, de la cannelle ambrée, des senteurs tomate tandoori, ou des épices spécial falafel… Tous les goûts sont dans la nature de Gardenia, qui, après s’être fait un nom dans les épices et les céréales, vient de mettre au point une gamme de 25 plats cuisinés “prêts à l’emploi”, inspirés de la gastronomie libanaise : courgettes ou feuilles de vigne farcies, haricots en sauce… Deux ans de recherches ont été nécessaires pour développer cette nouvelle ligne baptisée “Gourmet du Président” qui complète l’offre de mélanges à base de légumes secs et d’épices proposés par cette entreprise de Zahlé.
Nicolas Abou Fayssal, le fondateur et PDG de cette société qui emploie entre 80 et 120 salariés selon les pics d’activité, décide à la fin des années 1980 de se lancer dans le négoce en vrac des aromates, poivres et épices, ainsi que les principales graines et céréales de la cuisine arabe.
« Zahlé est une ville de gastronomie et de confluences. Pour Nicolas Abou Fayssal, l’idée des épices s’est imposée naturellement », explique Carine Riachy, responsable des exportations de l’entreprise. Aujourd’hui, la marque aux “grains d’or”, numéro un du marché libanais, selon les termes de son PDG, rassemble plus de 450 références. L’entreprise achète les marchandises dont elle a besoin sur les marchés internationaux : « Environ 75 % de nos achats sont réalisés à l’étranger : les pois chiches viennent du Mexique, les haricots secs d’Australie ou du Pérou, les lentilles du Canada ou de la Turquie… Puis, nous les reconditionnons dans notre usine de Zahlé afin de les revendre aux grandes chaînes de supermarchés et aux petites épiceries de quartier », dit la responsable des exportations.
La marque a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions de dollars en 2011, principalement sur le marché libanais. Mais l’exportation est aussi en croissance ces dernières années. « La guerre syrienne a des répercussions positives pour les entreprises libanaises, qui en profitent pour ravir des marchés jusque-là détenus par des sociétés syriennes. » Cette offensive régionale se double d’une volonté de diversification : Gardenia a élargi ses débouchés avec la commercialisation de nouveaux produits comme l’huile d’olive, le vinaigre ou la mélasse… Au point qu’en 2007, une nouvelle usine a été construite, avec l’aide de fonds européens pour accueillir la ligne de la gamme “Gourmet du Président”. L’usine a coûté 10 millions de dollars, amortis en cinq ans.
« Les produits “prêts à l’emploi” existent déjà sur les marchés occidentaux, mais ils n’avaient pas encore été adaptés aux goûts des pays arabes, ajoute Carine Riachy. Nous fabriquons par nous-mêmes : la gamme est élaborée ici, dans nos ateliers de cuisines, par des femmes de la région. » La marque a d’ailleurs créé un programme pour soutenir les femmes dans les régions rurales du Liban. Ce programme vise essentiellement à favoriser leur emploi, en leur fournissant des cessions de formations aux métiers de l’industrie. Avec cette nouvelle gamme de conserves “prêt à servir”, Gardenia vise en priorité les marchés d’exportation, même si ces produits sont aussi accessibles dans les supermarchés libanais. « Nous ciblons les Libanais de la diaspora, avec l’espoir que “Gourmet du Président” constitue 15 % de notre chiffre d’affaires dans les prochaines années. »

Entreprise : Modern Food Industry
Localité : Zahlé
Fondé en 1989
Par Nicolas Abou Fayssal
Chiffre d’affaires (2011) : 15 millions $
Employés : entre 80-120

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