Dans son atelier de design, Rapid Manufactory, à Mar Mikhael, tout est fait maison. Guillaume Credoz, y a inauguré en mars 2013 avec cinq employés la première manufacture d’impression en 3D du Liban. Neuf mois plus tard, il se lance dans la fabrication d’un jeu de construction, tout en restant fidèle à son ambition de départ : produire local et écologique.

Le concept Qalamsila est relativement simple. Guillaume Credoz a mis au point des « connecteurs » - de petits embouts gris qui, assemblés les uns aux autres grâce à des crayons de bois, permettent de créer des objets de toutes formes. « Les possibilités de construction sont infinies, on peut même finir par obtenir des choses très compliquées », précise l’inventeur. Pour le moment, seul le matériel nécessaire à la construction d’un avion, d’un bulldozer, d’un pantographe et de motos est commercialisé dans des boîtes contenant à la fois les connecteurs et les crayons. Le prix des différents jeux (de 15 à 85 dollars) a été fixé dans l’idée de s’adapter à tous les portefeuilles. Guillaume Credoz a même tenu à ouvrir à la vente l’achat à l’unité des quelques 60 modèles de connecteurs (roue, engrenage, aimants…) déjà développés. Car le marché ciblé est très large : des enfants bien sûr, aux papas « qui passent souvent beaucoup de temps sur les constructions ».

L’idée de ce jeu 100 % “made in Lebanon” est née fin 2013 et a été développée en un mois à peine. Guillaume Credoz a jugé que les quelque 132 clients de Rapid Manufactory ne permettent pas d’amortir l’achat de son imprimante 3D à 200 000 euros. Il a donc décidé d’en optimiser la production en la faisant fonctionner pour son propre compte. Le coût de fabrication des connecteurs de Qalamsila est ainsi « dérisoire » : Guillaume Credoz estime à un peu plus de 10 000 dollars la somme investie pour le lancement de son jeu de construction – dont 2 000 dollars d’importation de crayons de bois de Chine, le reste étant entièrement fabriqué localement. Actuellement uniquement commercialisé dans son magasin de Mar Mikhael, Qalamsila pourrait prochainement faire son apparition dans les devantures d’autres magasins de design de la capitale.