Dublin, octobre 2013 : parmi la foule d’entrepreneurs venus du monde entier pour échanger leurs expériences au Web Summit, un petit groupe de jeunes pousses a été convié à porter l’étendard de la “Lebanon Valley”. Un commando de choc composé des fondateurs du site médical eTobb (voir Le Commerce du Levant n° 5647), du créateur du système de marketing communautaire Sociatag (voir Le Commerce du Levant n° 5649) et des parents de Lebtivity, la plate-forme qui s’impose progressivement comme un incontournable des sorties libanaises avec une centaine d’événements postés et une moyenne de plus de 1 200 visiteurs uniques par jour.  Un succès pas forcément attendu pour le club des cinq – Rana Abou Rjeily, Randa Farah, Charbel Jamous, Georges et Teddy Zeenny – à l’origine du site : « Je cherchais un moyen simple pour trouver des randonnées et nous avons pensé à un site où rassembler nos découvertes avant d’élargir le principe à tous types d’événements et l’ouvrir à ceux qui souhaitaient participer. Lebtivity est ainsi né en mai 2012 sous la forme d’un calendrier permettant de trier et d’organiser les différents événements organisés au Liban », raconte Randa Farah. À l’instar de ses partenaires, elle a conservé son emploi initial et consacre à la plate-forme une grande part de son temps libre – cinq heures par jour en moyenne. Depuis, trois amis sont venus prêter main forte à temps partiel. Avec un objectif commun, se distinguer en misant tout sur la simplicité, l’interactivité et la variété de leur offre : les utilisateurs publient gratuitement leurs événements en quelques clics à partir de leur compte Facebook et peuvent les synchroniser sur leur calendrier personnel, voire échanger sur leurs activités. Celles-ci sont regroupées en neuf catégories brassant aussi bien les ateliers yoga que les derniers spectacles ou des séminaires sur l’allaitement… « Nos utilisateurs n’ont pas toujours les mêmes attentes que ceux de nos concurrents : l’année dernière, les activités culturelles et sportives étaient davantage consultées que les sorties nocturnes… », précise Randa Farah.
Le modèle économique est essentiellement fondé sur la réclame : outre les espaces publicitaires présents sur chaque page et soumis à une grille tarifaire variant selon le nombre de vues, les annonceurs peuvent également, depuis le début de l’année, opter pour un “event boost package” permettant de doper la visibilité d’un futur événement à travers des bandes annonces ou des concours promotionnels. Prochaine audience à monétiser, l’utilisateur final : une option de publication automatique des événements à partir du compte Facebook est déjà en test et le groupe envisage plusieurs autres pistes, parmi lesquelles un service de billetterie, qui sera géré en interne ou en partenariat avec un spécialiste. Reste à définir une stratégie de financement capable de soutenir la croissance de la plate-forme et les ambitions de ses fondateurs, qui envisagent par exemple un réseau régional de franchises dans la région, sans pour autant bouleverser leur quotidien : « Pour continuer de grandir, il faudra davantage de ressources. Mais nous recherchons plutôt des investisseurs de type “business angels” et un apport relativement modeste afin de se laisser une certaine souplesse dans la stratégie et ne pas devoir nécessairement choisir entre notre métier et notre passion », commente Georges Zeenny.