En 2013, comme les années précédentes, la situation monétaire du Liban paraît insensible au contexte d’incertitude politique et sécuritaire, et aux difficultés économiques qui en découlent. La Banque centrale a continué d’accumuler des réserves : fin décembre, les réserves brutes s’élèvent à 33,7 milliards de dollars, contre 32 milliards en 2012. Ses avoirs extérieurs se sont en revanche réduits d’environ 445 millions de dollars pour descendre à 35,3 milliards de dollars, après une année faste où leur croissance s’élevait à
11 %. En dépit de cette légère contraction, ils couvrent 77,4 % de la masse monétaire en livres (101,7 % avec les réserves en or), permettant d’assurer 20 mois d’importations et d’envoyer des signaux positifs sur la capacité de défense de l’ancrage nominal du taux de change.
Le marché monétaire a connu une dynamique expansive. La masse monétaire en livres (M2) a progressé de 3 712 millions de dollars en 2013, contre 4 268 millions l’année précédente. La masse monétaire au sens large (M3) a, elle, affiché une croissance annuelle de 6,9 %, soit un rythme sensiblement identique à celui de l’année précédente, pour atteindre 111 milliards de dollars en 2013. Si l’on inclut les 6,2 milliards de dollar des bons du Trésor détenus par le public, la progression de la masse monétaire M4 s’élève à 7,4 % en 2013. L’augmentation des créances bancaires nettes sur le secteur public (3,3 milliards de dollars hors différences de change) conjuguée à une croissance des créances bancaires nettes sur le secteur privé (4,1 milliards de dollars) et à une diminution d’un milliard de dollars des avoirs extérieurs nets – excluant l’or – s’est traduite par une création monétaire de l’ordre de 6,4 milliards de dollars, supérieure de 42 % à celle de 2012.
En parallèle, les taux d’intérêt ont connu de légères variations sur l’année. Le taux interbancaire est passé de 2,75 % à 2,25 %, les rendements moyens des bons du Trésor sur trois mois ont augmenté d’un point de base à 4,39 %, tandis que ceux des bons à six mois, un an, deux ans, trois ans et cinq ans sont restés inchangés, respectivement à 4,87 %, 5,08 %, 5,76 %, 6,4 % et 6,63 %.