La société postale libanaise a investi dans l’achat de deux machines permettant d’automatiser le tri afin de suivre le courrier et de limiter les pertes et les plaintes.

Pas d’adresses précises, pas de boîte aux lettres, des gardiens qui refusent l’accès aux immeubles... la distribution du courrier n’est pas aisée au Liban. Pour y remédier, LibanPost vient d’investir « plusieurs centaines de milliers de dollars » dans deux nouvelles machines, pour un système «  unique au monde » qui automatise le tri et attribue un code-barres à chaque lettre ou colis afin d’organiser son suivi, étape par étape jusqu’à la livraison. « Nous recevions des plaintes de clients qui n’avaient jamais reçu leur courrier. Nous avons voulu remédier au problème », explique Khalil Daoud son directeur général.
Le système mis en œuvre début juin s’applique aux courriers normaux « à faibles coûts » qui représentent 40 % du courrier traité par LibanPost. « Jusque-là, ce courrier sans expéditeur identifié n’était pas repérable contrairement aux colis ou aux lettres recommandés. S’il se perdait, on n’était même pas en mesure de connaître son existence », précise Khalil Daoud.
Il a fallu plus de deux ans à l’entreprise française NeoPost, spécialiste de la fabrication de machines à affranchir et d’équipements de salles de courrier, pour mettre au point ce système automatisé novateur commandé par la filiale du groupe Saradar. Les deux machines, opérées par deux techniciens, peuvent traiter 8 000 à 10 000 plis par heure au centre de tri de la compagnie près de l’Aéroport international  Rafic Hariri de Beyrouth.
Créée en 1998, LibanPost est une SARL dont les actionnaires majoritaires sont les groupes Saradar (depuis 2011) et Mikati. Elle assure un service universel sur tout le territoire libanais en vertu d’un contrat avec l’État qui dure jusqu’en 2020. Son réseau est passé de 40 bureaux de poste en 2001 à 93 cette année au rythme de 10 à 15 ouvertures par an. Ses principaux concurrents sur le segment des services postaux sont les entreprises de distribution internationales installées pendant la guerre après l’arrêt de la poste libanaise. « Nous sommes leaders en termes de volumes traités chaque année, explique Khalil Daoud, mais en termes de revenus c’est différent, car nos tarifs sont plus faibles. Nous ne pouvons donc pas nous permettre 1 % de plainte, sous peine de perdre des clients. » La prochaine étape pour LibanPost consiste à mettre en place un système d’adresses précis ainsi que des boîtes aux lettres. Une responsabilité qui est normalement du ressort de l’État et des municipalités. Les services postaux ne représentent que 30 % du chiffre d’affaires non communiqué de LibanPost qui est engagé depuis des années dans une stratégie de diversification, notamment vers les produits financiers (voir Le Commerce du Levant, avril 2014).