Un article du Dossier

Les investisseurs libanais en Irak dans l’expectative

Bank Audi
Date d’installation en Irak : 2014
Nombre d’employés en Irak : 80
Dotation en capital en Irak : 49 millions de dollars
Bilan en Irak : ND (en attendant
l’ouverture des branches)
Dépôts en Irak : ND (idem)

Après avoir entamé des démarches au cours de l’été 2013 auprès des autorités irakiennes, Bank Audi a obtenu, en janvier 2014, une licence pour ouvrir sept branches dans toutes les régions du pays. Malgré le conflit en cours, la banque prévoit toujours  d’en ouvrir trois à partir de l’été 2014 à Bagdad, Erbil et Souleimaniyé, puis dans un second temps à Bassora, Najaf, voire Mossoul et Salaheddine. L’implantation en Irak est la suite logique de l’installation en novembre 2012 en Turquie, via sa filiale Odeabank. « Il était normal de s’installer en Irak, étant donné les relations commerciales très fortes qui existent entre les deux pays et ne cessent de croître », explique Freddie Baz, responsable de la stratégie du groupe Audi. L’Irak constitue en effet le premier client des exportateurs turcs. « En soi, l’Irak est aussi un marché à très fort potentiel. Quand le pays sera stable politiquement et sécurisé, les perspectives de croissance seront considérables. L’Irak d’aujourd’hui fait penser à l’Arabie saoudite des années 1970. Les ratios de rentabilité y sont élevés par rapport à d’autres pays de la région. Les marges d’intérêt peuvent atteindre 3,5 %, alors qu’au Liban, elles sont de moins de 2 % ». La banque libanaise proposera tous types de services bancaires, mais entend se focaliser au départ sur ses activités corporate, comme en Turquie. « Nous allons financer les fonds de roulement des sociétés commerciales importatrices irakiennes et étrangères, qui ont de très grands besoins, et développer des activités de financement du commerce. » La banque entend aussi financer des compagnies libanaises installées en Irak, mais pas seulement. « Notre objectif est d’aller au-delà de cette niche libanaise et de couvrir tout le tissu industriel local », déclare Freddie Baz. Une fois la banque bien installée sur le marché irakien, elle s’impliquera davantage dans des activités de prêts aux particuliers, même si elle n’envisage pas développer cette activité « à grande échelle ». La stratégie du groupe Audi consiste à s’implanter progressivement. « Dans les années à venir, nos activités en Irak ne sont pas appelées à représenter une part importante de nos actifs et de nos profits consolidés, mais à moyen terme, et après la normalisation prévue de la situation politique, le groupe envisage de bâtir une franchise matériellement plus importante », ajoute Freddie Baz. Au cours de la première année d’exercice, la banque prévoit de recruter 80 employés dans ses différentes branches.

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